Reuters, Paris, 5 avril – La hausse des coûts en Iran est telle qu’elle pourrait mettre en péril le projet de Total d’exploiter le champ gazier de South Pars, a déclaré Christophe de Margerie, directeur général de la compagnie pétrolière.
En marge d’un colloque sur le pétrole organisé à Paris, le patron opérationnel de Total a également assuré qu’il n’avait pas reçu de convocation des autorités américaines en vue d’une audition dans le cadre d’une enquête sur des malversations présumées en marge de ce contrat en Iran.
« Je n’ai rien reçu », a-t-il dit à des journalistes. La Tribune avait rapporté mardi que la SEC et le département de la Justice aux Etats-Unis avaient demandé au dirigeant français de venir détailler devant eux les activités du groupe pétrolier en Iran.
Total s’est engagé dans un projet GNL (gaz naturel liquéfié) à Pars en février 2004 avec, au départ, l’intention de le démarrer en 2009. La mise en route a depuis été reportée à 2011 après des années de négociations sur les termes de l’accord.
« Etant présents en Iran, on ne trouve pas tellement de contacteurs. Les coûts sont très élevés, ils ont même plus que doublé, ce qui est un vrai sujet d’inquiétude pour nous. Nous devons revoir nos accords », a déclaré Christophe de Margerie.
Le directeur général de Total, mis en examen en mars dernier par la justice française pour « corruption d’agents publics étrangers et abus de biens sociaux » dans le cadre d’un contrat South Pars signé en 1997, avait dit il y a deux mois que la décision d’investir plus de deux milliards de dollars dans le projet GNL était une « question de mois ».
Il n’a pas confirmé ce calendrier, déclarant qu’il n’était pas en mesure de dire si Total prendrait bien cette décision d’investissement cette année.
« Nous n’avons aucune raison d’annuler cet investissement. Nous ferons ce que nous avons à faire quand nous pourrons le faire », a ajouté Christophe de Margerie.
Ces commentaires interviennent alors que les Etats-Unis semblent accroître la pression sur les compagnies pétrolières internationales présentes en Iran – à côté de Total, il y a également Shell – dans le cadre du bras de fer qui oppose Washington et Téhéran sur le programme nucléaire iranien.