AFP, Téhéran, 7 mai – Le rationnement de l’essence en Iran, prévu à partir du 22 mai, sera probablement repoussé à septembre, a déclaré un responsable du Parlement pour les questions d’énergie, cité lundi dans la presse.
« Le terrain n’est pas prêt pour appliquer le rationnement avec l’aide des cartes à puce, et nous devons donc donner une nouvelle chance au gouvernement » pour appliquer ce plan, a déclaré le chef de la commission de l’Energie au Parlement, Kamal Daneshyar.
Le projet de budget adopté par le Parlement pour l’année en cours (mars 2007-mars 2008) a prévu une hausse du litre d’essence, actuellement de 800 rials (6 centimes d’euro), à 1.000 rials à compter du 22 mai.
Mais, ce prix ne doit s’appliquer qu’à un certain niveau que le gouvernement doit déterminer. Au-delà, il revient au gouvernement de fixer le prix de l’essence dite « non-subventionnée ».
Des observateurs ont mis en doute la volonté du gouvernement d’engager une réforme perçue comme hautement impopulaire, mais aussi indispensable à cause de la dépendance de l’Iran aux importations d’essence.
M. Daneshyar a fait état d' »informations selon lesquelles les machines destinées à lire les cartes à puce se cassent rapidement, et des pompes marchent à l’envers, aspirant l’essence des réservoirs plutôt que de les remplir ».
« Donc, a-t-il poursuivi, en attendant que ces problèmes soient résolus, le projet de rationnement doit être repoussé à la fin septembre, et le gouvernement doit demander la permission au Parlement d’importer pour deux milliards de dollars d’essence ».
Le système de rationnement qui doit être mis en place fonctionne avec des cartes à puce dont plusieurs millions ont déjà été distribuées aux automobilistes iraniens.
L’Iran, quatrième producteur mondial de pétrole, dépense une fortune en achats d’essence à l’étranger, dont elle subventionne le prix sur le marché intérieur.
Les raffineries iraniennes ne produisent que 44,5 millions de litres d’essence par jour alors que la consommation quotidienne dans le pays est actuellement de 79 millions de litres, et ne cesse d’augmenter.
Selon le vice-ministre du Pétrole Mohammad Reza Nematzadeh, « la consommation moyenne quotidienne (…) devrait monter à 81 millions de litres ».
Le responsable a critiqué le niveau de la consommation et son poids sur les finances publiques, en remarquant que « l’an dernier (mars 2006-mars 2007, ndlr) le pays a importé pour cinq milliards de dollars d’essence, et si le rationnement n’est pas mis en oeuvre la note s’élèvera cette année à environ 9,5 milliards de dollars ».