AP, Téhéran, 8 juin L’Iran a confirmé vendredi qu’un quatrième Irano-Américain était détenu dans le pays, comme l’avaient déclaré les États-Unis, et a précisé qu’il faisait l’objet d’une enquête de sécurité.
Ali Shakeri se trouve en garde à vue; son cas est étudié par le département de la sécurité du bureau du procureur de Téhéran, selon l’agence de presse semi-officielle ISNA.
L’homme fait partie du Centre pour la construction d’une paix citoyenne à l’Université de Californie à Irvine (UCI). D’après le département d’État américain, il était supposé quitter l’Iran pour l’Europe le 13 mai mai,s n’est jamais arrivé à destination et serait détenu dans une prison de Téhéran.
Les appels aux autorités judiciaires iraniennes n’ont pas été retournés, mais le vendredi est jour de repos et de prière pour les musulmans. L’agence ISNA est souvent utilisée par les responsables iraniens pour laisser filtrer des informations et tester la réaction de l’opinion publique sur des sujets sensibles.
Les trois autres Américains d’origine iranienne retenus par le régime islamique qui les accuse d’espionnage sont l’universitaire Haleh Esfandiari, le conseiller en urbanisme Kian Tajbakhsh, et la journaliste Parnaz Azima, qui travaille pour Radio Farda, une station financée par les États-Unis. Ils sont accusés d’atteinte à la sécurité nationale et d’espionnage, selon le porte-parole de la Justice iranienne. On ignore si Ali Shakeri se trouve dans le même cas.
Ces quatre binationaux étaient venus en Iran pour rendre visite à leur famille ou pour le travail, ont déclaré le département d’État américain, leurs proches et leurs employeurs, qui démentent toute implication dans des activités d’espionnage.
Au président George W. Bush qui a demandé leur libération «immédiate et inconditionnelle», l’Iran a répondu qu’il s’agissait d’affaires intérieures.
Téhéran a haussé le ton ces dernières semaines contre les États-Unis, affirmant avoir démantelé des réseaux d’espionnage organisés par Washington et ses alliés. Le département d’État américain a de son côté déconseillé aux Irano-Américains de se rendre en Iran en ce moment. Il s’inquiète aussi pour un ancien agent du FBI, Robert Levinson, porté disparu en Iran alors qu’il s’y trouvait pour affaires personnelles en mars.