Le Monde, 8 octobre – En visite à l’université de Téhéran, lundi 8 octobre, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a été accueilli par une centaine d’étudiants hostiles à sa politique, qui ont manifesté en criant : « Mort au dictateur ! ». Scandant « président fasciste, l’université n’est pas un lieu pour toi », les protestataires se sont brièvement heurtés à la police en tentant d’aller manifester hors de l’enceinte du campus.
Des échauffourées ont également eu lieu avec d’autres étudiants partisans du régime, dont des membres de la milice religieuse Basij. « Les étudiants doivent s’impliquer sur la scène internationale. Le monde d’aujourd’hui a besoin d’eux », n’a pu que réagir M. Ahmadinejad, devant son auditoire d’enseignants et d’étudiants.
SECONDE MANIFESTATION EN UN AN
La télévision publique, qui s’est fait l’écho de l’intervention du président, n’a pas mentionné les heurts qui se sont produits à l’extérieur de l’amphithéâtre où il prenait la parole. Selon un étudiant protestataire, ceux qui avaient été invités à écouter l’allocution présidentielle étaient soigneusement triés sur le volet.
Les milieux universitaires libéraux reprochent au chef de l’Etat de faire taire toute voix dissidente sur les campus, en dépit de ses professions de foi en faveur de la liberté d’expression. C’est la seconde fois en moins d’un an que M. Ahmadinejad est chahuté dans une université iranienne. En décembre, des étudiants avaient brûlé son effigie et tenté de l’empêcher de parler en lançant des pétards. Lundi, les étudiants protestataires ont réclamé la libération de leurs camarades emprisonnés depuis l’accession à la présidence, en 2005, du camp conservateur.