AFP, Téhéran, 10 décembre – L’Iran va introduire en bourse dans les mois à venir une partie du capital de la Banque Mellat, qui serait ainsi le premier établissement bancaire public à suivre un plan de privatisation visant à réduire la part de l’Etat dans l’économie iranienne, a annoncé son directeur.
« Nous commencerons probablement par introduire 5% des actions de la banque d’ici la fin de l’année (iranienne en cours se terminant en mars 2008) afin d’évaluer le prix des actions », a dit à la presse le directeur exécutif de Mellat, Ali Divandari.
Le plan de privatisation, annoncé l’an dernier par le guide suprême l’ayatollah Ali Khamenei, prévoit de céder 80% des parts des entreprises publiques dans la banque, les médias, les transports et le secteur minier.
Le prix d’introduction à la bourse de Téhéran des actions de la banque Mellat, qui seront aussi offertes aux investisseurs étrangers, sera fixé par l’Organisation de la privatisation.
« Nous avons eu des discussions avec des investisseurs étrangers du Proche-Orient et d’Europe qui se sont dit prêts à acheter », a dit M. Divandari, sans préciser leur identité.
Le plan de privatisation est en accord avec l’article 44 de la Constitution qui parle de propriété privée pour les secteurs de l’industrie, l’agriculture et les services.
L’économie iranienne reste à plus des trois quart dans les mains de l’Etat.
La Banque Mellat, deuxième en capital, a été inscrite en octobre par les Etats-Unis sur sa liste des entités soutenant la prolifération d’armes de destruction massive. Une décision compliquant considérablement l’accès de la banque au circuit bancaire en dollars.
Washington exerce aussi des pressions sur les grands établissements bancaires internationaux pour cesser leurs transactions avec l’Iran.
Mais M. Divandari a assuré que sa banque n’avait pas de problèmes à cet égard: « Nous avons volontairement cessé nos transactions en dollars il y a au moins un an (…) afin de réduire l’ampleur de ces problèmes ».
« Nous avons immédiatement remplacé environ une dizaine de banques qui avaient réduit leurs relations avec nous par plus de quinze autres », a-t-il assuré, en se refusant à donner leur identité.