AFP, Washington, 3 janvier – Le président américain George W. Bush entreprend sous peu un voyage historique au Proche-Orient pour pousser Israéliens et Palestiniens à un accord de paix, mais sans prévoir à ce stade de réunion trilatérale, a dit la Maison Blanche jeudi.
Mais M. Bush entreprend aussi ce voyage la semaine prochaine avec l’intention de rassurer ses alliés dans le Golfe sur l’engagement américain à assurer leur sécurité et à contenir l’influence grandissante de l’Iran, peu après une retentissante remise en cause de la politique iranienne des Etats-Unis, a indiqué un haut conseiller de M. Bush, Stephen Hadley.
M. Bush effectuera mercredi et jeudi prochains son premier voyage de président en Israël et dans les Territoires palestiniens (à Ramallah) pour « encourager » Israéliens et Palestiniens à continuer l’effort relancé récemment et destiné à résoudre dans les derniers mois de sa présidence un conflit vieux de 60 ans, a indiqué M. Hadley devant la presse.
Il s’agit de poursuivre sur la lancée de la conférence d’Annapolis, au cours de laquelle Israéliens et Palestiniens se sont entendus, sous ses auspices, pour relancer des négociations enlisées et rechercher avant fin 2008 un accord de paix menant à la création d’un Etat palestinien.
Il s’agit aussi, pour un président qui quittera la Maison Blanche en janvier 2009 et qui a volontiers été accusé de se désintéresser du conflit, de confirmer son « engagement personnel », a dit M. Hadley.
Cependant, M. Hadley est apparu désireux de minimiser les attentes placées dans cette visite: « Nous ne recherchons pas les gros titres. Ce que le président recherche, c’est qu’on comprenne mieux le défi auquel nous sommes confrontés et qu’on s’engage à faire face à ce défi ».
A ce stade, M. Bush ne prévoit pas de réunir les dirigeants israélien et palestinien Ehud Olmert et Mahmoud Abbas, avec lesquels il s’entretiendra séparément, a dit M. Hadley.
Il n’a cependant pas complètement fermé la porte à une telle rencontre tripartite.
Un responsable palestinien avait affirmé mercredi qu’elle aurait lieu le 10 janvier à Jérusalem.
M. Bush rencontrera le Premier ministre et le président israélien Shimon Peres, le président de l’Autorité palestinienne et le Premier ministre Salam Fayyad mercredi et jeudi.
Vendredi, il verra Tony Blair, émissaire du quartette international pour le Proche-Orient, et déposera une gerbe à Yad Vashem, mémorial de l’Holocauste à Jérusalem, avant de partir pour le Koweït.
Le 12, il rendra visite à des soldats américains et rencontrera le commandant des troupes américaines en Irak ainsi que l’ambassadeur des Etats-Unis à Bagdad, le général David Petraeus et Ryan Crocker. Il se rendra ensuite à Bahrein.
Le 13, il rendra visite à la Cinquième flotte américaine avant de partir pour les Emirats Arabes Unis. Il prononcera un discours à Abou Dhabi, sur l’économie, la sécurité et les libertés, a indiqué M. Hadley.
Le 14, il se rendra à Dubaï puis en Arabie saoudite, où il rencontrera le roi Abdallah et où il restera aussi le 15.
Le 16, il partira pour l’Egypte et Charm el-Cheikh, où il sera reçu par le président Hosni Moubarak, avant de repartir pour les Etats-Unis.
Dans le Golfe, M. Bush tchera de rallier le soutien arabe aux efforts de paix israélo-palestinienne.
Mais il réaffirmera aussi « l’engagement durable des Etats-Unis à assurer la sécurité de nos amis et de nos alliés au Proche-Orient », a dit M. Hadley, faisant clairement référence à un péril iranien.
Une récente réévaluation américaine de la menace nucléaire iranienne a pu donner aux pays arabes l’impression que les Etats-Unis pourraient être tentés de baisser la garde, estiment les experts.
M. Bush dira « discrètement » à ses alliés qu’ils « peuvent compter sur notre engagement envers la région et sur le maintien de notre présence dans la région », a dit M. Hadley.