Leur présence dans la capitale italienne est une source de profond embarras pour le Premier ministre Silvio Berlusconi, dont le pays accueille le sommet de la FAO, et le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon.
Londres et Canberra ont ainsi estimé que la venue du président zimbabwéen, critiqué pour la dérive autocratique de son régime, était "obscène".
Mugabe est, en fait, interdit de séjour dans les pays de l’Union européenne depuis de nombreuses années mais Rome a fait une exception en raison du fait que la conférence se tient sous les auspices des Nations unies.
Le Congrès juif mondial a pour sa part déploré que le chef de l’Etat iranien, qui vient de prédire la prochaine disparition d’Israël de la surface du monde, puisse voler la vedette de ce sommet.
Un homme politique italien de gauche a manifesté son intention d’organiser un sit-in de protestation tandis qu’un groupe d’opposants iraniens en exil en Occident entend manifester contre la venue du président populiste de la République islamique.
PROBLÈME D’EMPLOI DU TEMPS
Le ministre britannique chargé du Développement international, Douglas Alexander, s’est pour sa part déclaré "scandalisé" par la présence de Mugabe à Rome à qui, a-t-il précisé, il ne serrera même pas la main.
Plus conciliant, le secrétaire américain à l’Agriculture, Ed Shafer, a annoncé qu’il ne rencontrerait ni l’un, ni l’autre. "Nous nous réjouissons qu’ils soient ici, nous apprécions l’occasion d’un dialogue mais, conformément à notre position, nous ne les rencontrerons pas", a-t-il précisé.
La venue d’Ahmadinejad a constitué un casse-tête pour les autorités italiennes et le Vatican, le chef de l’Etat iranien ayant affirmé avoir demandé à être reçu par le pape Benoît XVI et Berlusconi.
Le gouvernement italien a exclu cette éventualité en invoquant des problèmes d’emploi du temps, de même que le Saint-Siège qui a expliqué que cette semaine, le pape ne recevait personne.
Lors d’un précédent sommet de la FAO en 2005, Mugabe avait traité le président américain George W. Bush et le Premier ministre britannique de l’époque, Tony Blair, de "terroristes internationaux" et les avait comparés à Hitler.