Les agences iraniennes ont publié des photos de la fusée prises dans un entrepôt. Elles montrent deux parties distinctes de la fusée : la partie supérieure, longue de deux à trois mètres, est séparée de la partie inférieure. Dans un premier temps, les médias iraniens, citant le porte-parole du gouvernement, Gholamhossein Elham, mais aussi un communiqué de l’état-major des forces armées, avaient parlé de la mise en orbite d’un vrai satellite de communication."Le second lancement de la fusée Safir (ambassadeur), porteuse du premier satellite Omid, a été effectué avec succès", affirmait notamment un communiqué de l’état-major des forces armées iraniennes, reproduit par l’agence officielle Irna. Mais par la suite, un haut responsable iranien, interrogé par l’AFP, a affirmé que les médias locaux "s’étaient trompés. Il s’agit du lancement d’une fusée capable de porter un satellite. Le satellite Omid n’a pas été lancé".
Lors de sa visite cette semaine en Turquie, le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, avait déclaré que l’Iran allait procéder "très prochainement" au lancement d’un satellite iranien à l’aide d’une fusée également de fabrication locale. "Cela fait 30 ans que nous subissons des sanctions (de la part des puissances occidentales) mais aujourd’hui nous avons réussi à devenir une puissance nucléaire", avait ajouté M. Ahmadinejad.
Washington n’a pas tardé à réagir au lancement de la fusée iranienne. "Le développement et le test de fusées par l’Iran est source d’inquiétude et soulève de nouvelles questions quant à ses intentions", a affirmé Gordon Johndroe, porte-parole de la Maison-Blanche. "Cette initiative et les possibilités d’en faire double usage pour leur programme de missiles balistiques n’est pas en accord avec les obligations demandées par le Conseil de sécurité de l’ONU", a-t-il ajouté. Les pays occidentaux, les Etats-Unis en tête, craignent que l’Iran puisse détourner son programme nucléaire civil à des fins militaires alors que Téhéran a démenti que telle soit son intention. Téhéran refuse de suspendre son programme d’enrichissement d’uranium malgré trois résolutions et des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU.