TEHERAN, 12 octobre 2008 (AFP) – Des députés français en mission d’étude en Iran ont conclu leur visite de deux jours dimanche avec l’impression que Téhéran n’était pas prêt à changer sa position sur son programme nucléaire controversé.
"Nous n’avons pas l’impression qu’ils soient prêts à changer de position", a déclaré le socialiste Jean-Louis Bianco.
L’Iran refuse notamment de suspendre son enrichissement d’uranium, qui permet d’alimenter une centrale nucléaire comme d’obtenir la bombe atomique, malgré cinq résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU l’y enjoignant.
Les députés ont rencontré notamment le chef de la diplomatie iranienne Manouchehr Mottaki, le conseiller diplomatique – Ali Akbar Velayati- du guide suprême l’ayatollah Ali Khamenei, ainsi que le président du Parlement Ali Larijani et le chef de sa commission des Affaires étrangères Allaeddine Boroudjerdi.
M. Bianco a vu dans la réception de cette délégation parlementaire un "signal" de leurs interlocuteurs pour élargir le dialogue.
La France n’en reste pas moins en pointe aux côtés des Etats-Unis et la Grande-Bretagne pour accentuer les sanctions contre l’Iran dans le dossier nucléaire.
Selon Jean-Marc Roubaud (UMP, parti au pouvoir), les hommes d’affaires français rencontrés à Téhéran estimaient que ces sanctions étaient "plus pénalisantes pour nos entreprises que pour les Iraniens qui arrivent à les contourner".
La socialiste Elisabeth Guigou a noté que le pays avait "soif d’une reconnaissance de son rôle régional", et semblait à cet égard "plus enclin à apporter une contribution positive à la question afghane qu’irakienne".
Certains interlocuteurs iraniens ont ainsi soutenu l’établissement d’un dialogue entre les autorités afghanes et les "talibans modérés", qui respecteraient la constitution et n’exporteraient pas le terrorisme.
Mais sur toutes ces questions, et notamment le nucléaire, Philippe Cochet (UMP) a remarqué qu’il était difficile de pronostiquer les gestes de Téhéran "car on ne sait pas qui décide en fin de compte dans ce système".
Martine Aurillac a jugé pour sa part que "rien ne bougera à court terme à cause des élections présidentielles américaine et iranienne".
La première se tient le 4 novembre mais son vainqueur ne prendra pas ses fonctions avant janvier, alors que le président iranien ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad ne remet son mandat en jeu qu’en juin 2009.