AFP, 4 décembre 2008 (AFP) – Le président ultraconservateur iranien, Mahmoud Ahmadinejad, s’est inquiété pour la première fois de la baisse du prix du pétrole en affirmant qu’elle allait affecter les projets économiques du gouvernement, ont rapporté jeudi les médias iraniens.
"Si nous fixons le prix du baril à 30 dollars dans le budget, nous devons abandonner une grande partie de nos projets économiques (…) nous sommes obligés de le fixer à 30 ou 35 dollars car nous ne décidons pas du prix sur les marchés internationaux", a déclaré M. Ahmadinejad.
Il a reconnu qu’à cause de "la récession mondiale, le prix du pétrole sera dirigé à la baisse pendant un certain temps".
Deuxième producteur de l’Opep, l’Iran produit officiellement 4,2 mbj et la moitié du budget de l’Etat dépend de ses exportations de brut.
Pourtant, le 23 novembre, le président iranien avait déclaré que le gouvernement pouvait diriger le pays "avec un baril à huit ou même cinq dollars".
Le lendemain, il avait ajouté qu’il pouvait même diriger le pays sans vendre de pétrole.
"Même si on arrive au point où les ennemis ne nous achètent plus de pétrole, nous pourrons bien gérer le pays (…) Grâce à Dieu, les fluctuations des prix du pétrole n’auront aucun effet déterminant sur le prochain budget (pour l’année iranienne qui commencera en mars 2009)", avait-il déclaré.
Le président Ahmadinejad, qui applique depuis trois ans et demi une politique populiste basée sur une distribution massive de pétrodollars, est très critiqué par les économistes mais aussi par les hommes politiques, y compris conservateurs.
On lui reproche d’avoir dilapidé les énormes revenus pétroliers engrangés ces dernières années grâce à la hausse des prix de l’or noir.
Mais la chute du prix du pétrole, de 147,5 dollars cet été à environ 45 dollars actuellement, pourrait coûter cher au président Ahmadinejad à six mois de la présidentielle de juin 2009, où il doit remettre en jeu son mandat.