AFP, 4 décembre 2008 – Les collaborateurs d’éminents parlementaires américains se sont montrés très surpris mercredi des déclarations prêtées au président du parlement iranien selon lesquelles certains d’entre eux auraient approché leurs homologues iraniens en vue de renouer le dialogue.
La presse iranienne citait mardi Ali Larijani, l’une des grandes figures politiques nationales, disant que le parlement qu’il préside avait reçu des lettres de membres du Congrès américain et parlant de la possibilité de "négociations bilatérales" alors que les deux pays ont rompu leurs relations diplomatiques en 1980.
"Tout le monde pense que c’est complètement faux", a dit le collaborateur d’un sénateur démocrate dont la voix est très écoutée sur les affaires internationales. Il s’exprimait sous le couvert de l’anonymat après avoir, a-t-il dit, posé la question parmi les gens au Congrès.
Des organisations non-gouvernementales ont bien sollicité des membres du Congrès pour qu’ils favorisent des échanges culturels ou scientifiques avec les Iraniens, a-t-il dit.
Certains parlementaires américains ont pu écrire des lettres de soutien, "mais je n’ai pas connaissance que de telles lettres auraient été envoyées directement aux Iraniens", a-t-il dit.
"Et il serait extrêmement inhabituel que des sénateurs prennent contact directement avec des gouvernements étrangers, a fortiori avec les régimes d’Etats voyous", a-t-il dit.
"Cela m’étonnerait", a dit le collaborateur d’un autre parlementaire, républicain, en évoquant la réprobation qu’une telle démarche soulèverait aux Etats-Unis.
La Maison Blanche s’est abstenue de commentaire.
L’élection de Barack Obama à la présidence américaine et la perspective d’une présidentielle en Iran en 2009 ont suscité de fortes spéculations sur la possibilité d’une reprise du dialogue entre Washington et Téhéran.