AFP, 9 mars 2009 – Des économistes iraniens ont mis en garde contre les effets inflationnistes du projet de libération des prix de l’énergie du gouvernement du président Mahmoud Ahmadinejad, a rapporté lundi la presse.
Le projet de budget de 298 milliards de dollars, adopté dans ses grandes lignes par le Parlement dimanche, table sur un revenu supplémentaire de 20 mds de dollars à la faveur de l’augmentation des prix de l’énergie.
Lourdement subventionnés, ils pourraient être multipliés par quatre, selon la presse iranienne.
Les 13 économistes demandent toutefois aux députés, dans une lettre au Parlement, "de ne pas approuver une hausse brutale".
Ils dénoncent une "thérapie de choc telle qu’elle a été appliquée dans certains pays dans les années 1980 et 90 ayant produit une inflation incontrôlée, une profonde récession et ayant intensifié la pauvreté, l’inégalité et les tensions sociales".
Le gouvernement veut amener les prix de l’énergie à un niveau mondial en trois ans.
Les subventions directes et indirectes coûtent à l’Etat, selon des estimations, jusqu’à 100 milliards de dollars par an. A titre d’exemple, le litre d’essence est vendu 8 centimes d’euro.
Le gouvernement a prévu de compenser les couches les plus défavorisées de la population par le versement d’une aide en liquide de 20 à 26 dollars par personne et par mois.
L’ex-président de la Banque centrale, Tahmasb Mazaheri, a averti que cette mesure pourrait accélérer l’inflation à plus de 40% pour la prochaine année iranienne commençant le 20 mars.
Le taux d’inflation sur un an dans les zones urbaines en Iran a monté de près de deux points au mois iranien de Bahman (20 janvier-18 février) par rapport au mois précédent, à 25,9%.
Le projet de loi sur les subventions à l’énergie n’a pas encore débattu au Parlement.