Iran Focus : Il est de notoriété publique quen Iran cest le guide suprême qui a toujours le dernier mot. Tant sur la politique à suivre à lintérieur quà létranger. A cet égard lélection présidentielle ne peut présenter en soi une perspective de réel changement, notent les observateurs. Néanmoins, le guide suprême a su utiliser cet enjeu comme un moyen pour donner lapparence dun système basé sur lalternance pseudo-démocratique.
Un temps, les stratèges du régime ont donné cours au jeu de dupe modérés-conservateurs pour gagner du temps et faire miroiter la possibilité de changement de lintérieure du système. Sous le masque de la modération, le programme nucléaire a pu avancer sans entrave, profitant du temps gagné dans les sempiternelles rondes de négociation.
Mais désormais, avec la nouvelle conjoncture internationale et un consensus outre-Atlantique sérieux pour régler le problème nucléaire, Téhéran na plus besoin de ce masque. Daprès observateurs, les dirigeants iraniens souhaitent plutôt donner ce message à leurs interlocuteurs occidentaux, quà lintérieur du régime il ny a quune voix et non plusieurs et quelle ne cède en rien sur larme atomique.
La candidature de Mohammad Khatami, lancien président iranien, risquait de masquer cette politique. Lorsquil a annoncé sa candidature le mois dernier, les démocraties occidentales y ont vu une fenêtre despoir pour lapparition dun gouvernement « modéré » répondant à leurs vux.
Cest pourquoi le guide suprême na pas perdu le temps pour sommer Khatami de se retirer de la campagne et faire comprendre aux optimistes que le temps des manuvres passés est bel et bien révolu. Cette fois, devant le front internationale qui se dessine face à lIran, il ny aura quune seule et unique voix.
Khatami a compris la gravité de cet ordre et a démissionné en donnant pour raison qu « il y avait des obstacles face à moi. De plus, je ne dispose ni dune organisation, ni de forces. »
Les événements de cette campagne électorale ont montré que lépoque de la légende d’un duo modéré-conservateur en Iran a prit fin. Le régime est plus que jamais déterminé à compléter son programme darmement nucléaire. A cette fin il lui faut avant tout maintenir sa cohésion et négocier avec loccident sur un terrain solide. Objectif : gagner du temps, et encore plus de temps, pour finaliser ce quil croit être la bombe de sa survie.