Iran Focus: Les Iraniens comptent détourner le rassemblement du "4 novembre", organisé chaque année par le régime pour célébrer l’anniversaire de la prise dotage de lambassade des États-Unis à Téhéran, en une manifestation monstre contre le régime. Cette journée qui regroupe chaque année les bassidji (la milice du régime) pour défiler contre lOccident sera une occasion pour les Iraniens de descendre dans les rues pour manifester une fois de plus leur rejet de la dictature religieuse.
Une manifestation de grande ampleur a déjà eu lieu le 18 septembre dernier, à loccasion de la Journée de Jérusalem que les Iraniens avaient détournée la manifestation officielle en journée anti-Ahmadinejad. Signe que le soulèvement contre le régime ne faiblit pas depuis son déclenchement au lendemain de l’élection frauduleuse du 12 juin, tout occasion est bon pour la population pour montrer son opposition au régime clérical.
Ce sont les réseaux des étudiants, qui ont intercepté loccasion et répandu linfo sur leurs sites internet, sur Twitter et de bouche à oreille dans la capitale et les grandes villes. Toute une génération d’iraniens se souvient qu’en 1979 durant la révolution antimonarchique, chaque jour après les cours les lycéens affluaient en grand nombre vers l’université de Téhéran et ses alentours pour participer à des manifestations monstres aux cris de " mort au Chah", " A bas la tyrannie". Ces manifestations n’ont pas cessé jusqu’à ce qu’un jour, le 4 novembre, les soldats du Chah ont ouvert le feu sur les manifestants devant le portail de l’université, faisant plusieurs morts.
Le 4 novembre est ainsi devenu en Iran, le symbole de "l’unité entre les lycéens et les étudiants" dans la défense de la liberté. Avec la chute du chah, le 4 novembre a été désignée la " journée des lycéens". L’année suivante, le régime de Khomeiny a prétexté cette date pour déclencher sa prise d’otages à l’ambassade des États-Unis en le déguisant comme une initiative des jeunes étudiants.
En réalité c’est le régime qui a détourné le 4 novembre du signification originelle de cette journée. Il semble que cette année, la population et sa jeunesse, comptent redonner à cette journée son vrai sens de résistance et de combat contre la dictature en déferlant en grand nombre. Dors et déjà les autorités tremblent à l’idée de voir une répétition des manifestations de contestations qui montre la volonté du peuple iranien d’en finir avec cette dictature. « Nous comptons empêcher tout rassemblement visant à provoquer des tensions au sein de la société », a déclaré Ahmadi-Moghadam, commandant des forces de sécurité de l’État (FSE).