AFP: L’ambassade d’Iran à Londres a envoyé un courrier à l’université britannique d’Oxford pour protester contre la création d’une bourse en hommage à Neda Agha-Soltan, étudiante iranienne tuée lors des manifestations post-électorales à Téhéran en juin, révèle mercredi le Times.
Le Queen’s college de l’université d’Oxford, joint par l’AFP, a confirmé mercredi dans un communiqué avoir reçu une lettre de l’ambassade iranienne, sans en préciser le contenu.
Ce courrier accuse l’université de se joindre à une campagne "politiquement motivée", ce qui aura pour conséquence d’"entamer (sa) crédibilité scientifique", selon le quotidien The Times qui en publie des extraits.
L’ambassade, qui n’était pas joignable mercredi matin, estime également que la bourse Neda Agha-Soltan, créée le 21 octobre, mettra "Oxford en marge du reste des institutions universitaires du monde entier", selon le journal.
La vidéo amateur de la mort de Neda, mise sur internet, avait suscité une vague d’émotion et d’indignation dans le monde. On y voit la jeune femme à terre, le visage souillé de sang et les yeux grand ouverts. L’étudiante en philosophie aurait été atteinte d’une balle dans la poitrine le 15 juin.
La création de cette bourse de 4.000 livres (4.400 euros) sur deux ans a été suggérée par un donateur du Queen’s college, rejoint depuis par un second pour en assurer le financement. Elle est réservée aux étudiants en philosophie, de préférence de nationalité ou d’origine iranienne, a précisé le Queen’s college.
La première bourse –destinée à couvrir les frais d’inscriptions– a été attribuée à Arianne Shahvisi, une étudiante de 22 ans.
Le doyen du Queen’s college, le professeur Paul Madden, a expliqué que "les donateurs prennent leurs propres décisions, dans la mesure du raisonnable, sur l’appellation de la bourse qu’ils financent". "Dans le cas présent, le donateur à l’origine de la création de cette bourse est un Britannique bien connu du College", a-t-il précisé.
De son côté, l’université d’Oxford a souligné dans un communiqué que cette affaire était du ressort du Queens’s college, entité autonome, et "n’a pas impliqué l’université à un quelconque niveau".