AFP, Téhéran, 15 février – L’Iran a rejeté mardi la ratification du Protocole de Kyoto qui vise à réduire les gaz à effet de serre en le jugeant contraire à ses intérêts économiques et industriels, selon l’agence estudiantine Isna.
Le Conseil des gardiens, qui veille à la conformité des textes avec la Constitution et la loi islamique, a invalidé la décision du parlement en faveur de la ratification, la veille de l’entrée en vigueur du protocole.
« Le protocole limite la consommation des combustibles existants, l’adhésion au protocole nuirait aux activités économiques et industrielles et à l’indépendance de l’Iran », a estimé le Conseil des gardiens selon Isna.
Le Conseil, un des piliers conservateurs du régime islamique, a aussi jugé contraire à la constitution la nécessité d’une adhésion sans condition au protocole.
Le parlement a adopté le 19 janvier le texte présenté par le gouvernement pour la ratification du protocole.
L’Iran, deuxième producteur de l’Opep, avait pourtant été un des tout premiers pays du cartel à signifier son intention de ratifier le protocole. Après le vote du 19 janvier, le président du parlement, Gholam Ali Hadad Adel, avait fustigé le refus de l’ennemi américain de ratifier le protocole.
L’économie iranienne repose presque totalement sur ses réserves fossiles (pétrole et gaz).
Le Conseil des gardiens a aussi rejeté la ratification de la Convention de Stockholm, a rapporté Isna.
La Convention de Stockholm, entrée en vigueur en 2004, prévoit l’élimination progressive de douze produits chimiques particulièrement dangereux, les POP (polluants organiques persistants).
Le Protocole de Kyoto, qui vise à réduire les gaz à effet de serre des pays industriels de 5,2% d’ici à 2012, entre en vigueur mercredi. Il a été ratifié par 141 pays dont 30 pays industrialisés.
L’Iran rejette le protocole de Kyoto au nom de ses intérêts économiques
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