Associated Press: La police iranienne a encerclé dimanche le campus de l’Université de Téhéran, prenant au piège des centaines d’étudiants: ces derniers affirment que les autorités a fabriqué de toutes pièces des images de manifestants en train de brûler la photos du fondateur du régime islamique, et ce pour justifier la répression contre l’opposition.
La télévision publique iranienne montre en effet en boucle des images, filmées pendant les manifestations du 7 décembre, de mains non-identifiées brûlant la photo de l’Ayatollah Ruhollah Khomeini, insulte grave et illégale contre le fondateur de la république islamique, figure qui reste vénérée dans le pays.
Les réformateurs affirment que leurs partisans n’ont rien à voir avec ces images, qui selon eux servent à discréditer l’opposition auprès du public.
Les grandes manifestations du 7 décembre, les plus importantes de ces derniers mois, ont en revanche été l’occasion d’attaques ouvertes contre Khamenei, les étudiants scandant des slogans contre lui, brûlant sa photo, et brisant ainsi un nouveau tabou du régime.
De leur côté, les tout-puissants Gardiens de la Révolution (Pasdaran), ont appelé dimanche à des sanctions contre les manifestants ayant brûlé ces photographies de l’ayatollah Khomeini.
Les Pasdaran, chargés de défendre le pouvoir religieux de la République islamique d’Iran, sont un corps d’élite fondé par l’ayatollah Khomeini en 1979.
"Les Gardiens ne toléreront aucun silence ni aucune hésitation dans l’identification, le procès et la punition immédiats de ceux qui se sont livrés à cette odieuse insulte, et des agents qui se cachent derrière eux", ont-ils fait savoir dans un communiqué publié sur leur site Internet.
En réponse aux défilés de lundi, deux journées de manifestations soutenues par le pouvoir avaient depuis été organisées en Iran. AP