AFP : L’ancien Premier ministre Mir Hossein Moussavi a appelé à la poursuite du mouvement de protestation contre le gouvernement, qu’il a appelé à mettre fin à la "violence" pour éviter une radicalisation de la contestation, a rapporté lundi un site internet proche de l’opposition.
Cet appel de M. Moussavi, devenu l’un des chefs de file de l’opposition au président Mahmoud Ahmadinejad dont il conteste la réélection en juin, intervient au lendemain d’une ferme mise en garde du guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, contre la poursuite des manifestations.
"Les gens ont raison de poser des questions (…) Il ne faut pas agir contre eux par la force. Si on avait apporté des réponses à leurs questions et si on n’avait pas agi contre eux avec violence, nous n’aurions pas assisté à certains actes" mettant en cause les fondements de la République islamique, a déclaré M. Moussavi cité par le site internet Rahesabz.
"Le peuple attend que l’on mette fin au climat policier. Car dans un tel climat, il y a une radicalisation", a-t-il ajouté.
M. Moussavi, Premier ministre durant les huit années de la guerre Iran-Irak (1980-88) alors que l’ayatollah Rouhollah Khomeiny dirigeait le pays, faisait allusion aux accusations du pouvoir affirmant que ses partisans avaient déchiré une photo du fondateur de la République islamique lors des dernières manifestations de l’opposition.
Depuis plusieurs jours, hauts responsables du pouvoir et médias officiels accusent l’opposition de chercher à saper les bases du régime islamique. Ils ont largement diffusé, à l’appui de ces accusations, des images vidéo montrant une photo de l’Imam Khomeiny déchirée selon eux par des opposants lors des manifestations du 7 décembre.
M. Moussavi a appelé en réponse ses partisans à poursuivre "le mouvement de protestation de manière pacifique et dans un cadre légal pour ne pas donner de prétexte aux ennemis du peuple".
Le guide de la république islamique, l’ayatollah Ali Khamenei, a fermement dénoncé dimanche la poursuite des manifestations, lançant un avertissement aux dirigeants de l’opposition.
"Ceux qui lancent des slogans (en faveur des leaders de l’opposition, ndlr), brandissent leurs photos et parlent d’eux avec respect sont à l’opposé de l’Imam (Khomeiny), de la révolution et de l’Islam", a affirmé le numéro un du régime, demandant aux chefs de l’opposition de "prendre (leurs) distances".