AFP : Paris rejette une proposition iranienne d’échanger Clotilde Reiss, convoquée mercredi par la justice pour une "dernière" audience, contre Ali Vakili Rad, un Iranien emprisonné en France, a déclaré lundi le chef de la diplomatie Bernard Kouchner.
"Qu’est-ce qu’il veut? Il (le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, ndlr) veut nous faire échanger Clotilde Reiss contre Ali Vakili Rad, c’est-à-dire l’assassin de Chapour Bakhtiar. Il n’en est pas question", a déclaré le ministre au European american press club à Paris.
"Quand bien même on le voudrait, on ne le pourrait pas", a-t-il ajouté, faisant allusion à l’indépendance de la justice en France.
Ali Vakili Rad a été condamné en 1994 en France à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 18 ans, pour l’assassinat en 1991 de l’ancien Premier ministre iranien, Chapour Bakhtiar.
M. Ahmadinejad a déclaré vendredi à l’AFP que l’Iran voulait bien libérer Clotilde Reiss, jugée pour sa participation au mouvement de protestation post-électorale, mais que cela dépendait de l’attitude "des dirigeants français".
La jeune femme, âgée de 24 ans, "est convoquée mercredi pour une nouvelle audience, la dernière", a indiqué M. Kouchner. "Je suis partisan qu’elle y aille", a-t-il ajouté.
Elle avait comparu le 17 novembre devant le tribunal révolutionnaire de Téhéran avant de regagner l’ambassade de France à Téhéran où elle est confinée depuis la mi-août dans l’attente de son jugement.
Clotilde Reiss, lectrice de français à l’université d’Ispahan (centre), a été arrêtée le 1er juillet pour avoir participé à des manifestations de protestation contre la réélection controversée de M. Ahmadinejad le 12 juin. Elle a été libérée sous caution le 16 août, à condition de rester à l’ambassade.