Washington Times: Editorial – Aujourd’hui, la Cour dappel fédérale juge laffaire de l’organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran contre le Département d’État des Etats-Unis. Le Département d’État affirme que l’OMPI est une organisation terroriste. L’OMPI dit aux États-Unis quils sont tombés dans la propagande iranienne (
)
Le groupe a renoncé à la violence en 2001 et ne s’est pas engagé dans des activités terroristes depuis. Une évaluation de la menace terroriste de la communauté du renseignement américain reconnaît quil «ny ‘a pas eu dattaque terroriste confirmée par [l’OMPI] depuis que l’organisation s’est rendue aux forces de la coalition en 2003. »
L’OMPI a aidé les Etats-Unis en Irak en avertissant les troupes de la coalition des attaques planifiées par les insurgés irakiens. L’OMPI a également fourni des informations essentielles sur le programme nucléaire secret de l’Iran, comme les premiers rapports sur les installations cachées à Qom et à Natanz. Ces révélations ont d’abord été considérées avec scepticisme, compte tenu des informations erronées que des groupes d’émigrés irakiens avaient fournis sur le programme de développement darmes de destruction massive de Saddam Hussein. Mais Frank Pabian, un haut conseiller en matière de non-prolifération nucléaire au Laboratoire national de Los Alamos au Nouveau-Mexique, a déclaré que l’OMPI « a raison à 90 % des fois ».
Retirer l’OMPI de la liste des organisations terroristes étrangères est l’une des rares questions sur laquelle les deux partis au Congrès s’accordent. Cest sans doute le même type d’inertie bureaucratique qui est à l’uvre sur cette question comme pour celle qui a maintenu le président sud-africain Nelson Mandela sur une liste de surveillance du terrorisme jusqu’en 2008.
Le Royaume-Uni et l’Union européenne ont supprimé le groupe de leurs listes du terrorisme, créant un écart avec les alliés de l’Amérique, compliquant l’élaboration des politiques. Le raisonnement politique qui a mis l’OMPI sur la liste du terrorisme américain a également changé. L’administration Clinton avait taxé l’OMPI de terrorisme en octobre 1997 comme un moyen de tendre la main au nouveau dirigeant élu modéré de lIran Mohammad Khatami. M. Khatami est aujourd’hui l’un des dirigeants du mouvement réformateur vert, et le statut officiel de l’OMPI comme persona non grata sert les intérêts de la ligne dure.
Téhéran utilise l’OMPI comme un bouc émissaire à tout faire pour discréditer les réformistes, ne manquant jamais de rappeler dans ses dénonciations que les États-Unis la qualifient de terroriste. Le régime a accusé l’OMPI du meurtre de Neda Soltan, la jeune femme tuée par des voyous du régime lors des manifestations de l’été dernier. En décembre, le régime islamique a prétendu que l’OMPI avait tué Seyed Ali Moussavi, le neveu du chef de l’opposition Mir Hossein Moussavi. Les mollahs peuvent accuser tout réformateur libéral d’être de connivence avec l’OMPI «terroriste» et utiliser la liste du terrorisme des États-Unis comme justification pour imposer une condamnation à mort. Ironie du sort, la liste du terrorisme américaine est devenue un facilitateur pour le terrorisme de l’Etat iranien.
Lan dernier, l’administration Obama a essayé de tendre la main au régime de Téhéran et une main brutalement repoussée. C’est un bon moment pour envoyer au régime islamique un nouveau signal. Radier lOMPI de la liste du terrorisme cest reconnaître que le groupe a laissé la violence derrière lui, cest créer une incitation crédible pour les autres groupes terroristes qui pourraient vouloir réformer leurs manières de faire, et cest retirer un outil des mains d’un régime théocratique porté à terroriser son propre peuple.