Iran Focus : Selon des témoignages parvenues à Iran Focus, des heurts ont éclatés cette après midi à Téhéran entre les manifestants et les forces de l’ordre à l’occasion de la première anniversaire de l’élection frauduleuse du 12 juin 2009. Malgré les mises en garde des autorités et l’interdiction ferme contre toute manifestation, les iraniens ont utilisé leur droit de liberté d’expression et de rassemblement pour se dresser contre la dictature, en se rassemblant dans divers points de la capitale pour exprimer leur rejet du guide suprême.
Notamment sur le boulevard Balavar devant l’université des Beaux-arts les manifestants scandaient « à bas le dictateur », « à bas Khamenei » lorsqu’ils ont été chargés par les forces de l’ordre et des policiers en civil. Une partie des manifestants s’est repliée vers le boulevard Nikouï près de la place de Vali-Asr où se trouve le bazar des produits électronique. Les boutiquiers ont laissé ouvert leurs portes pour permettre aux manifestants de s’y réfugier en cas de besoin.
« Aucune tentative de troubler l’ordre public ne sera tolérée par les forces de l’ordre », aavait rappelé vendredi le gouverneur de Téhéran Morteza Tamaddon. A 16h15, près de 250 agents à moto opéraient des manœuvres dans la rue Azadi entre la place Enghelab et la place Azadi en poussant des hurlements pour créer un climat de terreur.
Cependant, en début d’après midi, les manifestants ont mené dans la rue Djomhouri, près du pont Hafez, des escarmouches contre les forces de sécurité et les agents en civil aux cris de « Mort à Khamenei » », « Honte à toi Khamenei, quitte notre pays ». Les agents ont notamment agressé une femme d’âge mûr qui criait « Mort au dictateur».
Près de la rue Azerbaïdjan, un groupe qui lançait des slogans a été attaqué par des agents qui ont arrêté au moins 8 hommes et femmes, qu’ils ont emmenés avec eux.
Près de la place 7-Tir et Karimkhan des heurts ont éclaté. A Chahrak-e-Gharb aussi, des gens ont lancé « Mort aux Bassidji » et « Mort au dictateur ». Des groupes avancent vers les places Ferdoussi et Vali-Asr et la rue Karimkhan. Au carrefour Taleghani – Vali-Asr, des attroupements se sont formés.
Redoutant les protestations de grande ampleur, le régime des mollahs a mis en œuvre de nouvelles mesures répressives dès le 10 juin. Elles ont pris aujourd’hui un tour plus important. Les forces de sécurité étaient en état d’alerte depuis ce matin, 12 juin, dans divers points de la capitale.
Outre la présence des forces répressives dans les rues, un grand nombre d’agents dans divers secteurs de Téhéran comme le parking du métro, sont regroupés aux croisements des rues. Pour empêcher les protestations étudiantes, des renforts ont été ajoutés aux effectifs du Harassat (une branche des services de renseignement) dans toutes les universités.
Aux alentours des facultés, particulièrement l’Université de Téhéran, la faculté des Sciences de l’industrie Charif, Polytechnique et la faculté des Sciences et de Technologie, on pouvait voir des patrouilles de la milice du Bassidj.