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Le cinéaste Jafar Panahi, privé de Mostra, se dit « emprisonné mentalement »

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AFP: Le réalisateur iranien Jafar Panahi, qui, privé de passeport par Téhéran, n’a pu se rendre à la présentation de son film mercredi au festival de Venise, s’est dit « emprisonné mentalement » dans un message lu au public avant la projection.

« On m’interdit de faire des films depuis cinq ans. Quand un réalisateur n’est pas autorisé à faire des films, il est emprisonné mentalement. Il n’est peut-être pas confiné dans une petite cellule, mais il erre cependant dans une prison plus grande », a écrit le cinéaste de 50 ans.

Jafar Panahi, qui fait partie de la « nouvelle vague » iranienne, avait été arrêté le 1er mars pour avoir selon le ministère iranien de la Culture « préparé un film contre le régime portant sur les événements post-électoraux » (en allusion aux manifestations ayant suivi la réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad en juin 2009).

De nombreuses voix s’étaient élevées à l’étranger comme en Iran pour demander sa libération, notamment à l’occasion du Festival de Cannes où le cinéaste devait siéger parmi les membres du jury. L’actrice française Juliette Binoche était ainsi venue chercher son prix d’interprétation féminine en brandissant un écriteau avec le nom du cinéaste.

« Je tiens à remercier la communauté internationale des cinéastes pour leur soutien généreux durant mon emprisonnement », a-t-il souligné.

« Je crois que tous les soutiens que j’ai reçus venaient d’individus et d’organisations qui croient fermement au cinéma et au droit des cinéastes à la liberté d’expression. Espérons qu’un jour les gouvernements du monde partageront cette croyance », conclut-il.

Libéré fin mai, Panahi, dont le passeport a été révoqué il y a neuf mois, attend son procès qui doit débuter fin septembre.

Son court-métrage de 9 minutes, intitulé « L’accordéon », a été produit avec le soutien d’Arte par « Art of the world » et Dorje Film dans le cadre d’un projet de 18 courts sur la thématique des droits de l’Homme.

« L’absence de Panahi nous cause une grande tristesse, ils veulent l’affaiblir psychologiquement », a déclaré à l’AFP Flaminio Zadra, directeur de Dorje Film.

Le film, présenté dans le cadre de Venice Days, la section indépendante de la Mostra, est une ode à la tolérance qui raconte avec tendresse l’aventure d’un garçon et de sa petite soeur privés de leur accordéon parce qu’ils ont joué près d’une mosquée.

« Quand on porte atteinte à la liberté de parole d’un cinéaste, le monde du cinéma se doit de faire quelque chose », a déclaré le directeur de Venice Days, Giorgio Gozzetti, qui a annoncé le lancement jeudi d’une pétition en faveur de Panahi.

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