ats: Genève – Les pressions iraniennes et irakiennes sur le camp d’Achraf s’intensifient, ont dénoncé vendredi à Genève les opposants au régime iranien. Les 3400 civils réfugiés dans ce camp au nord-est de Bagdad subissent un blocus inhumain, ont-ils affirmé.
Lors d’une réunion organisée en marge du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, plusieurs personnalités ont apporté leur soutien aux militants de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI), dont, pour la Suisse, le conseiller national Jean-Charles Rielle (PS/GE).
Les intervenants ont souligné que les habitants d’Achraf sont protégés par la IVe Convention de Genève. Avec le départ des Américains, les pressions des forces irakiennes, « à la demande du régime des mollahs », se sont renforcées.
Entrée de marchandises interdite
Ainsi, mercredi, les forces irakiennes ont interdit l’entrée dans le camp de deux conteneurs d’équipements alimentaires et électriques, selon l’OMPI.
Des agents des services de renseignements iraniens ont installé 40 haut-parleurs à l’entrée d’Achraf diffusant de la propagande pro-iranienne.
En outre, des malades d’Achraf qui voulaient se rendre à Bagdad pour une opération médicale ou une consultation n’ont pas été autorisés à s’y rendre par les autorités irakiennes, sous divers prétextes, selon l’OMPI.
Le mouvement d’opposition a dénoncé également le fait qu’une grande partie des victimes et des condamnés à mort en Iran sont des parents ou sympathisants de l’OMPI ou des proches des résidents d’Achraf. Ils sont accusés d’être des ennemis de Dieu (mohareb).
L’ex-président irakien Saddam Hussein avait autorisé les opposants iraniens à résider au camp d’Achraf. Après le renversement du dictateur en 2003, les opposants avaient bénéficié de la protection américaine en Irak.
Les opposants souhaitent l’installation d’une équipe d’observateurs de l’ONU à Achraf ainsi que le maintien de forces américaines pour mettre fin au blocus du camp. En juillet 2009, une attaque des forces irakiennes contre Achraf avait provoqué la mort de 11 résidents.