AFP: L’Unesco a annoncé mardi qu’elle se retirait des manifestations organisées à Téhéran pour célébrer la Journée mondiale de la philosophie, estimant que les « conditions nécessaires » au bon déroulement d’une conférence des Nations unies n’étaient pas réunies en Iran.
L’Iran devait, avec le soutien de l’organisation de l’ONU pour la science, la culture et l’éducation (Unesco), accueillir les principales manifestations de cette journée dont le thème est cette année « Philosophie, diversité culturelle et rapprochement des cultures ».
Cette décision avait soulevé des protestations dans les milieux universitaires et parmi les défenseurs des droits de l’Homme dans le monde.
La directrice générale de l’Unesco Irina Bukova « considère que les conditions nécessaires pour garantir le bon déroulement d’une conférence internationale des Nations unies ne sont pas réunies », indique un communiqué.
Mme Bukova a donc « décidé de dissocier l’organisation des événements prévus du 21 au 23 novembre en République islamique d’Iran », poursuit le communiqué.
Une porte-parole de l’organisation a précisé à l’AFP que l’Institut iranien de la philosophie avait proposé en 2008 d’organiser les célébrations de la journée mondiale de 2010, ce que l’Unesco avait alors accepté.
Depuis 2008, la direction de l’Unesco a changé, de même que les modalités de cette journée — désormais essentiellement célébrée au siège de l’Unesco à Paris et non plus décentralisée dans un pays membre différent chaque année –, a précisé la porte-parole.
Les événements phares de cette journée mondiale auront lieu le 18 novembre au siège de l’Unesco, où se tiendra un forum international et une série de colloques et tables rondes, « avec la participation de philosophes et de personnalités politiques de renommée internationale », selon le programme officiel.
La France a salué mardi la décision de l’Unesco, estimant que « le contexte de répression qui prévaut aujourd’hui en Iran », notamment à l’encontre « des milieux de la recherche et de l’enseignement », était « incompatible avec les valeurs de culture, d’humanisme et de tolérance dont l’Unesco est le symbole », a déclaré le porte-parole du Quai d’Orsay Bernard Valero.
Paris invite « les autorités iraniennes à mesurer la portée de cette décision » et à « cesser leur politique d’intimidation et de répression », a-t-il ajouté, lors d’un point presse.