AFP: Le président Nicolas Sarkozy a affirmé qu’il était du « devoir » de la France « d’aider » les Tunisiens et les Egyptiens dans leur lutte pour la démocratie, mais cela « ne veut pas dire nous ingérer », mercredi lors du dîner annuel du Crif à Paris dont il était l’invité d’honneur.
« Ces mouvements », en Tunisie et en Egypte, « ont, j’en suis convaincu, une portée historique », a assuré M. Sarkozy devant un millier de personnes, dont de nombreux ministres, responsables politiques et droite et de gauche, de dignitaires religieux.
Selon lui, les peuples tunisien et égyptien, « avec une audace qui les a surpris eux-mêmes, ont dit avec force qu’ils voulaient vivre autrement. Nul n’a le droit de les condamner pour ce qu’ils ont eu le courage de dire », a-t-il poursuivi.
« Ce début d’un printemps des Peuples est encourageant parce qu’il est positif et parce qu’il est authentique. Les manifestants de Tunisie ou d’Égypte n’ont pas crié +à bas l’Occident, à bas l’Amérique, ou à bas Israël+. Ils n’ont pas prôné un retour vers le passé d’un âge d’or islamique mythifié. Ils ne se sont attaqués à aucune minorité », a-t-il fait valoir.
« Je me garderai bien de conclure trop vite », a toutefois ajouté le président, car « qui peut dire quelles seront les étapes à venir? Nous avons déjà eu tant de mal à distinguer les étapes précédentes! Qui peut exclure des dérives brutales ou totalitaires? Personne. Mais c’est notre devoir d’aider ces mouvements, ce qui ne veut pas dire nous ingérer, avec parfois un certain manque de dignité », a-t-il mis en garde.
Aux yeux de M. Sarkozy, « c’est notre devoir car ce sont nos valeurs dont ces peuples se réclament. Pourquoi ce qui est bon pour nous leur serait interdit ? Au nom de quelle fatalité le monde arabe serait exclu de cette marche inexorable des peuples vers la liberté? », s’est-il également interrogé. (…)
M. Sarkozy a également répété que « le monde ne peut pas accepter un Iran doté de l’arme nucléaire », un Iran qui « chaque jour alimente l’extrémisme ».