AFP: Les Moudjahidine du peuple iranien ont demandé vendredi l’évacuation de leurs blessés du camp d’Achraf, en Irak, et dénoncé comme un « crime » une intervention de l’armée irakienne contre ses occupants qui a fait plusieurs morts plus tôt dans la journée.
« L’urgence, c’est l’évacuation des blessés vers un hôpital américain ou vers un pays étranger, la Suisse par exemple », a déclaré à Paris un porte-parole du Conseil national de résistance iranienne (CNRI), dont l’Organisation des Moudjahidine du peuple iranien (OMPI) est la principale composante.
Le CNRI, principal mouvement d’opposition extérieur au régime iranien, est basé au nord de Paris.
Selon ce porte-parole, le camp d’Achraf, qui compte quelque 3.500 habitants, est soumis à « un blocus médical ». Le CNRI a avancé à la mi-journée un bilan de 31 morts, « dont certains sont décédés des suites de leurs blessures » et affirmé que 300 personnes avaient été blessées, dont 19 très gravement.
Ce bilan, invérifiable de source indépendante, est beaucoup plus élevé qu’un décompte obtenu par l’AFP en Irak de sources militaire et hospitalière faisant état de 3 morts.
Le porte-parole a accusé le gouvernement irakien d’avoir coordonné cette opération contre le camp d’Achraf avec le régime iranien. Il a assuré que des démarches diplomatiques avaient été entreprises auprès des Etats-Unis, de l’ONU et de l’Union européenne.
« Ce serait une honte pour la communauté internationale de rester inerte face à ce crime », a-t-il ajouté.
En visite dans le nord de l’Irak, le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, s’est dit « très préoccupé » par ces heurts, dont les circonstances demeuraient floues.
De son côté, le Haut commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme a exhorté les forces irakiennes à faire preuve « d’extrême retenue ».
L’OMPI est née en 1965 avec l’objectif de renverser le chah d’Iran.
Après une brève période de légalité avec la révolution islamique de 1979, l’OMPI est déclarée hors-la-loi en 1981 après une manifestation sévèrement réprimée. Ses militants seront accueillis quelques années plus tard en Irak, en pleine guerre contre l’Iran, et combattent aux côtés des forces de Saddam Hussein. Quelque 3.500 Moudjahidine demeurent toujours à Achraf.