AFP: La justice iranienne a annoncé lundi quatorze nouvelles arrestations après l’escroquerie géante découverte en août au sein du système bancaire iranien, alors que le ministre de l’Economie a déclaré qu’une partie de l’argent avait été récupéré.
« Quatorze nouvelles personnes ont été arrêtées parmi lesquelles des directeurs de banque », a déclaré Gholamhossein Mohseni Ejeie, procureur général et porte-parole de la justice, selon l’agence Isna.
Vingt-deux personnes avaient déjà été arrêtées dont « certaines ont été libérées sous caution », a précisé M. Mohseni Ejeie.
Il a également « conseillé » à l’ancien directeur général de la banque Melli, Mahmoud Reza Kavari, qui a « fui » l’Iran pour le Canada où vit sa famille, de revenir au pays, prévenant que « s’il ne revient pas, un mandat d’arrêt sera lancé contre lui ».
Les deux banques d’Etat Melli et Saderat ainsi que la banque privée Saman sont impliquées dans cette affaire.
La presse avait révélé début septembre cette énorme escroquerie de 2,6 milliards de dollars, qui a permis à un groupe privé bénéficiant apparemment de nombreuses complicités de racheter en deux ans une quarantaine d’entreprises grâce à de fausses lettres de crédit.
Lundi matin, le ministre de l’Economie Shamseddine Hosseini a revu à la baisse le montant de l’escroquerie.
« Le montant de l’infraction bancaire est de 17.000 milliards de rials », soit 1,6 milliard de dollars, a-t-il dit, selon des propos rapporté par l’agence Fars, ajoutant: « Nous avons récupéré 4.000 milliards de rials (380 millions de dollars) soit 25% de l’argent ».
Il a par ailleurs évalué les biens du groupe, confisqués, à quatre milliards de dollars, assurant que le gouvernement n’avait aucune crainte pour récupérer l’argent des banques.
Le scandale a pris dès le départ une connotation politique, certains médias conservateurs hostiles au président Mahmoud Ahmadinejad ayant publié une lettre attribuée à son directeur de cabinet et principal conseiller, Rahim Esfandiar Machaie, dans laquelle il aurait demandé au ministre des Finances de faciliter les opérations du groupe.
M. Ahmadinejad avait violemment dénoncé à la mi-septembre ces accusations, demandant à la justice « de désigner des gens honnêtes pour instruire cette affaire ».
M. Machaie est depuis plusieurs mois la cible d’une violente campagne de l’aile dure du camp conservateur religieux au pouvoir en Iran, qui l’accuse de diriger un mouvement « déviationniste » visant à renverser le régime.