IranNucléaireNucléaire: l'Iran et le 5+1 à Genève pour discuter...

Nucléaire: l’Iran et le 5+1 à Genève pour discuter du « contenu » d’un accord

-

TÉHÉRAN, 5 novembre 2013 (AFP) – Par Mohammad DAVARI  – L’Iran et les grandes puissances se retrouvent jeudi à Genève pour négocier les termes d’un accord sur le programme nucléaire contesté de Téhéran malgré un manque d’optimisme sur une résolution rapide de la crise.

 

Une autre négociation au long cours avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) pourrait en revanche porter ses fruits. Le chef de l’agence onusienne Yukiya Amano est attendu à Téhéran le 11 novembre pour une visite où un accord pourrait être signé, a annoncé mardi le chef de l’Organisation nucléaire iranienne, Ali Akbar Salehi.

 

L’AIEA, qui enquête sur le nucléaire iranien depuis plus d’une décennie, veut « résoudre les questions en suspens » sur une possible dimension militaire du programme.

 

La réunion de Genève, prévue sur deux jours, entre les représentants du groupe des 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) et l’équipe de négociateurs iraniens, est la seconde depuis l’élection du président modéré Hassan Rohani, qui souhaite conclure au plus vite un accord et obtenir la levée des sanctions économiques.

 

Les Occidentaux et Israël sont déterminés à stopper le programme iranien d’enrichissement d’uranium, soupçonné d’être destiné à fabriquer une arme atomique, ce que nie Téhéran qui revendique son droit au nucléaire civil.

 

Les précédentes discussions, à la mi-octobre à Genève, avaient été qualifiées de « substantielles ». L’Iran avait alors proposé une feuille de route pour dénouer la crise et accepté le principe d’inspections surprises de ses sites nucléaires.

 

Les négociateurs iraniens avaient également rencontré leurs homologues américains, une première depuis 2009 pour les deux pays qui ont rompu leurs diplomatiques il y a plus de 30 ans.

 

Le plan iranien, que les deux parties veulent garder confidentiel, propose une première et une dernière phase, que Téhéran espère voir aboutir respectivement en trois mois et un an.

 

A Genève, l’Iran et le 5+1 se sont accordés sur un « cadre de négociation », a déclaré lundi le principal négociateur iranien, Abbas Araghchi. « Nous voulons maintenant commencer les discussions sur le contenu afin d’aller vers un accord », a-t-il dit à l’agence Isna. « Toute initiative qui ne comprend pas une levée des sanctions n’est pas acceptable » pour l’Iran, a-t-il toutefois souligné, selon la télévision iranienne.

 

Négociateurs sous pression

 

Malgré l’atmosphère positive des premières discussions qui tranchait avec le ton adopté par la précédente équipe iranienne, les négociations restent difficiles et empreintes de méfiance mutuelle.

 

Le président Rohani s’est dit lundi « pas optimiste » sur l’issue des négociations, tout en voulant « garder espoir » de résoudre les problèmes provoqués par les sanctions.

 

Le Département d’Etat américain a pour sa part admis que les négociations étaient « dures » et qu’il y avait « une profonde histoire de méfiance » entre les Etats-Unis et l’Iran.

 

A l’issue des premières discussions genevoises, un haut diplomate occidental avait également écarté la possibilité d’un dénouement rapide. « Les différences restent très importantes concernant ce que ces phases devraient inclure », avait-il dit sous couvert d’anonymat.

 

Dans un entretien dimanche à la Chaîne-10 israélienne, la négociatrice américaine Wendy Sherman a affirmé que Washington était prêt à offrir « une levée des sanctions très limitée, temporaire et réversible », tout en maintenant « l’architecture fondamentale des sanctions bancaires et pétrolières, dont nous aurons besoin pour un accord global ».

 

Interrogé par l’AFP, l’analyste de l’International Crisis Group Ali Vaez estime qu’il reste beaucoup de chemin à faire pour résoudre une crise relancée en 2005, alors que les deux camps doivent compter avec une opposition interne.

 

A Téhéran, l’équipe de négociation menée par le chef de la diplomatie Mohammad Javad Zarif est sous la pression de l’aile dure du régime, opposée à toute concession sur l’enrichissement d’uranium qu’elle considère comme un droit. Les négociateurs ont toutefois reçu dimanche le soutien du guide suprême iranien. L’ayatollah Ali Khamenei, qui a le dernier mot sur les dossiers stratégiques, a appelé à ne pas les « affaiblir » dans leur « mission difficile ».

 

Les représentants américains ont également plaidé pour que le Congrès accorde une « courte pause » à l’administration, avant un nouveau train de sanctions contre Téhéran, afin de laisser une chance à la diplomatie.

 

« Les Etats-Unis et l’Iran ont réussi à contenir leurs ailes dures, mais cela ne fera qu’augmenter le prix à payer si les négociations échouent », a prédit Ali Vaez.

7,062FansJ'aime
1,178SuiveursSuivre
0AbonnésS'abonner

Dernières nouvelles

Les défis économiques de l’Iran en 2023 : inflation, investissement et relations internationales

Alors que l'Iran entre dans la nouvelle année perse, les experts du régime s'inquiètent de l'état de l'économie du...

Ce que les empoisonnements au gaz en Iran nous disent sur le régime au pouvoir

Depuis des mois, des écoles en Iran sont dans le collimateur d'attaques au gaz contre les enfants du pays....

Le régime iranien se dirige vers l’obtention d’armes nucléaires

Le régime iranien est une fois de plus au centre d'une dangereuse escalade de la prolifération d’armes nucléaires. Un...

Le Congrès américain soutien la quête du peuple iranien pour une République démocratique et laïque

Plusieurs membres bipartites de la Chambre des représentants des États-Unis ont présenté une résolution (H. RES. 100) soutenant le...

Une vague d’attaques par empoisonnement contre des écoles laisse des centaines de personnes malades

L'Iran est secoué depuis trois mois par des empoisonnements en série contre des écoles réservées aux filles, qui ont...

Iran – La fête du feu, veille du dernier mercredi de l’année, cauchemar pour la dictature

Tcharshanbé Soury est une ancienne tradition iranienne qui suscite l'inquiétude du régime iranien. La veille du dernier mercredi de...

Doit lire

Iran – La fête du feu, veille du dernier mercredi de l’année, cauchemar pour la dictature

Tcharshanbé Soury est une ancienne tradition iranienne qui suscite...

Les démocrates devraient entendre la voix des Iraniens, pas celle des dictateurs

Le soulèvement national iranien se poursuit malgré ses hauts...

vous pourriez aussi aimer EN RELATION
Recommandé pour vous