AFP – Téhéran – Un haut responsable iranien, Ali Akbar Salehi, a écarté jeudi une transformation du réacteur nucléaire d’Arak qui pourrait être utilisé dans la fabrication d’une arme atomique, à l’occasion des négociations avec les grandes puissances en cours à Vienne
L’Iran a déjà annoncé avoir fait des modifications dans ce réacteur à eau lourde en construction pour limiter la quantité de plutonium qui y serait produite, alors que les Occidentaux souhaitent que Téhéran abandonne définitivement le projet.
Concernant Arak, nous avons dit que nous étions prêts à le concevoir de telle sorte que les inquiétudes soient levées. Cette question est réglée jusqu’à un certain point sur l’aspect technique et il n’y a plus de place pour des négociations supplémentaires, a déclaré M. Salehi, le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), cité par les médias locaux.
Le réacteur à eau lourde d’Arak, situé à 240 km au sud-ouest de Téhéran, est l’un des points d’achoppement dans les négociations nucléaires avec le groupe 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne).
Les Etats-Unis ont proposé de le transformer en réacteur à eau légère, ce que Téhéran a refusé en affirmant qu’il n’avait qu’un but de recherche.
Les responsables iraniens avaient assuré que le réacteur, placé sous la surveillance de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), serait modifié pour limiter la production de plutonium à un kilo par an, contre huit initialement prévus. Selon Téhéran, il faudrait environ dix kilos de plutonium pour fabriquer une bombe atomique.
Les Occidentaux veulent une réduction drastique du nombre de centrifugeuses.
Nous avons besoin au minimum de la production de 190.000 SWU dans les huit prochaines années afin de fournir à terme du combustible pour la centrale civile de Bouchehr, sur la côte du Golfe, et pour le réacteur de recherche de Téhéran, a dit M. Salehi.
L’Iran, qui souhaite développer son parc nucléaire civil, a signé mi-novembre un contrat avec la Russie sur la construction par Moscou de deux nouveaux réacteurs à Bouchehr. Les deux pays étudient aussi la possibilité de produire en Iran des barres de combustible.
Le chef de l’OIEA a également écarté l’idée de transférer à l’étranger le combustible fabriqué en Iran. Cela ne fait aucun sens de faire tant d’efforts ici pour fabriquer du combustible et l’envoyer à l’étranger pour être stocké.
Il a enfin assuré que l’Iran refuserait un système d’inspection spécial pour ses sites nucléaires. Les Occidentaux souhaitent au contraire une surveillance accrue de ces sites par l’AIEA pour s’assurer qu’aucune activité illégale n’y est menée.