
Au terme de trois jours de discussions à Montreux en Suisse entre le secrétaire d’État américain John Kerry et son homologue Mohammad Javad Zarif quelle est la tendance ? Alors que ces derniers jours un vent d’optimisme soufflait dans au sein des rédactions, les propos de part et d’autre ne suscitent pas un véritable progrès.
A l’issus de ces pourparlers, M. Kerry a déclaré : « L’objectif n’est pas d’obtenir n’importe quel accord, c’est d’obtenir le bon accord, capable de résister à un examen minutieux » par la communauté internationale ».
Il a ajouté à l’AFP après trois jours de négociations « difficiles » avec les Iraniens, que tout accord avec l’Iran sur son programme nucléaire doit être en mesure de recevoir l’approbation de la communauté internationale, a assuré mercredi,
M. Kerry prévoit pour un accord « un examen par des experts partout dans le monde, un examen par les autres gouvernements (…) un examen par le Congrès des États-Unis, un examen par les pays de la région qui sont concernés ».
Il est prévu que ces pourparlers débouchent sur un règlement politique d’ici le 31 mars, puis à un texte technique complet d’ici au 30 juin/1er juillet, garantissant la nature pacifique et uniquement civile du programme nucléaire iranien en échange d’une levée des sanctions internationales. Les prochains entretiens bilatéraux entre Américains et Iraniens auront lieu le 15 mars, « probablement à Genève ». Depuis que le Conseil national de la résistance iranienne (opposition) a dévoilé l’existence d’un programme secret nucléaire iranien en 2002, que cela fait près de 13 ans que ces négociations se poursuivent à des rythmes variés et le résultat d’une bon accord se fait attendre.
Le Guide suprême iranien Ali Khameneï a rejeté dans un discours public un règlement à deux phases et exigé la levée en bloc des sanctions. Suite à la rencontre de Montreux, Zarif, cité par l’agence de presse iranienne Isna a invité « les pays occidentaux, en particulier les Etats-Unis (à) choisir entre un accord nucléaire et la poursuite des sanctions. »
« Si l’Occident veut vraiment un accord sur le programme nucléaire de l’Iran, il n’y a pas besoin de continuer les sanctions », a-t-il estimé. Certains experts soupçonnent le régime iranien de vouloir se débarrasser des sanctions qui font souffrir une économie très malade, tout en conservant la capacité de poursuivre un programme pour l’arme nucléaire. C’est précisément sur ce point que les négociations piétinent.