Avec AFP et Reuters – Un groupe de 47 sénateurs républicains américains a averti lundi l’Iran que tout accord sur le nucléaire entre Téhéran et le président Barack Obama non validé par le Congrès pourra être révoqué après le départ du locataire de la Maison blanche.
Les sénateurs républicains ont averti lundi le Guide suprême iranien que tout accord permanent sur le nucléaire devrait passer par le Congrès américain, une intervention inhabituelle dénoncée par Barack Obama et rejetée par Téhéran.
Dans une lettre ouverte adressée aux « dirigeants de la République islamique d’Iran », 47 des 54 sénateurs républicains, très sceptiques au sujet des négociations internationales, ont prévenu le régime Iranien que le Congrès disposait, seul, du pouvoir de lever définitivement les sanctions américaines, adoptées sous la forme de lois ces dernières années.
Implicitement, ils signalent ainsi leur opposition à un éventuel accord politique entre le groupe 5+1 (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni et Allemagne) et l’Iran, dont les contours se dessinent à trois semaines de l’échéance de fin mars fixée par les négociateurs.
C’est sur le plan du droit américain que les républicains se placent dans leur lettre aux dirigeants iraniens. Ils leur écrivent ainsi qu’il est « possible que vous ne compreniez pas totalement notre système constitutionnel ».
Ils soulignent que si Barack Obama a le pouvoir, par décret, de suspendre les sanctions américaines contre l’Iran, son successeur pourra les rétablir d’un « simple trait de plume », a fortiori si un républicain est élu.
Une telle lettre à un dirigeant étranger est rare; aucun démocrate ne s’y est associé, pas même les démocrates partisans d’une ligne dure contre Téhéran, et qui avaient prévenu qu’ils lâcheraient la Maison Blanche en cas d’impasse des négociations.
Evoquant les contours d’un accord prévoyant une durée de 10 ans, et laissant à l’Iran une capacité d’enrichissement nucléaire, le sénateur républicain Tom Cotton, à l’initiative de la lettre, a expliqué sur Fox News que « ces deux points à eux seuls (rendaient) cet accord inacceptable, dangereux pour les Etats-Unis et pour le monde ».
Jusqu’à présent, la Maison Blanche a réussi à contenir le Congrès. Deux propositions de loi sont en préparation, l’une prévoyant de nouvelles sanctions, et l’autre, la plus mûre, qui obligerait Barack Obama à soumettre au Congrès tout accord pendant 60 jours. Aucune date n’a été fixée pour un éventuel vote.
Discussion avec l’AIEA
Pendant ce temps, le régime iranien et l’Agence internationale pour l’énergie nucléaire (AIEA) ont eu des discussions ce lundi à Téhéran.
Reza Najafi, l’ambassadeur de l’Iran auprès de l’AIEA, a indiqué qu’une nouvelle réunion était prévue le 20 avril.
L’AIEA estime que deux problèmes faisant partie de son enquête sur les activités nucléaires de l’Iran n’ont pas été traités par Téhéran : la question des expériences sur des explosifs qui pourraient être utilisés pour une arme atomique et les calculs portant sur le transport de neutrons.