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Le Wall Street Journal : la France adopte la ligne la plus dure face à l’Iran

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Le Wall Street journal a traité dans un article la position ferme de la France dans les négociations nucléaires des pays 5+1 et l’Iran. L’attitude de la France qui agace les négociateurs américains est pourtant estimée, par les experts, comme étant une position logique qui garantit au mieux un véritable accord. Alors que le calendrier américain qui entraine un certain laxisme de la part des Etats-Unis, est dicté par les contradictions à l’intérieur de ce pays.

Dans cet article publié le 20 mars, les auteurs, Jay Solomon et Laurence Norman estiment que tout en se rapprochantr de la date boutoir du 31 mars, il n’y a pas d’avancées considérables dans les négociations.

Voici un extrait de cet article dont les auteurs l’ont rédigé depuis Lausanne où les négociations ont été menées :

La France a de nouveau adopté la ligne la plus dure face à l’Iran dans les négociations visant à freiner le programme nucléaire de ce pays. Cette posture pourrait mettre Paris en porte à feu vis-à-vis de l’administration Obama, d’autant plus que la date butoir fixée par les diplomates pour parvenir à un accord expire à la fin de ce mois-ci.

Le président Barack Obama a appelé le président français François Hollande vendredi dernier pour discuter des négociations nucléaires avec l’Iran et pour essayer d’unifier les positions de la France et des Etats-Unis. Les deux présidents ont « réaffirmé leur engagement » à essayer de conclure un accord, « tout en notant que l’Iran doit prendre des mesures pour résoudre plusieurs questions en suspens », a déclaré la Maison Blanche.

Les diplomates français ont fait des pressions publiques sur les États-Unis et sur les autres puissances mondiales et les ont exhortés de ne pas faire de concessions sur les éléments importants, en particulier sur le rythme de la levée des sanctions de l’ONU et sur l’exigence que l’Iran s’engage à limiter ses travaux de recherches dans le domaine nucléaire.

Paris semble fonctionner selon une horloge diplomatique différente de celle de Washington. La France fait valoir que la date butoir fixée au 31 mars est une date « artificielle » et que les puissances mondiales devraient être prêtes à attendre davantage, si cela est nécessaire, pour parvenir à un meilleur accord avec Téhéran.

Des officiels de l’administration Obama ont dit que si un accord n’est pas conclu avant le 31 mars, le Congrès américain pourrait décider de mettre en place de nouvelles sanctions contre l’Iran et que cela limite leurs capacités de reporter de nouveau cette date butoir. Mais les officiels français disent qu’il faut faire une exception et prolonger de nouveau le délai des négociations.

« Considérer la date butoir de fin de mars comme quelques chose d’absolue est contre-productif et dangereux », a dit l’ambassadeur de France à Washington, Gérard Araud, sur son compte Twitter, après les dernières négociations qui ont eu lieu vendredi dernier en Suisse.

« Il n’est pas envisageable de conclure un accord sans que des décisions concrètes soient prises sur la question de niveau autorisé d’enrichissement d’uranium », avait-t-il dit la veille. Il avait explicitement mentionné la nécessité d’une surveillance exhaustive des activités nucléaires de l’Iran et la nécessité que ce pays fournisse des clarifications sur ses recherches nucléaires effectuées dans le passé. Les responsables occidentaux croient que l’Iran a notamment effectué des recherches sur les moyens de produire des armes nucléaires.

Pour montrer la détermination de la France, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a appelé jeudi son équipe de négociateurs à Lausanne pour insister qu’ils ne doivent pas accepter un accord permettant un assouplissement rapide des sanctions mises en place par le Conseil de sécurité de l’ONU, ont précisé des officiels européens.

Selon ces officiels, la France considère qu’une levée rapide des sanctions de l’ONU pourrait conduire à un effondrement plus large du levier financier dont dispose l’Occident face à Téhéran.
Paris exige que Téhéran reconnaisse cette évidence qu’il a effectué des recherches sur le développement d’armes nucléaires et considère cette reconnaissance comme une condition préalable à tout assouplissement des sanctions onusiennes. Or, pendant des années, l’Iran a nié cela et certains officiels craignent que forcer Téhéran à se contredire publiquement pourrait briser la diplomatie.

Dans le passé, M. Fabius avait contribué à l’élaboration de la feuille de route à suivre dans les négociations avec l’Iran.

En novembre 2013, l’ancien premier ministre français avait déclaré qu’un accord qui n’aille pas assez loin dans la limitation des capacités nucléaires de l’Iran, est « un jeu de fous ». Ses déclarations avaient quelque peu retardé la signature d’un accord intérimaire limitant modestement le programme nucléaire de Téhéran.

Ces derniers jours, les officiels occidentaux ont souligné que Washington et les cinq autres puissances impliquées dans les négociations avec l’Iran – la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Russie et la Chine – restent unis. Les officiels de l’administration Obama ont exprimé leur frustration provoquée par les dernières déclarations publiques de la France et ont dit que ces déclarations ne sont pas constructives.

Les diplomates français disent que leur position ferme contre la prolifération nucléaire a été un principe important de leur politique étrangère depuis des années. La France – qui fait partie du club restreint des puissances nucléaires – peut se permettre d’avoir des positions indépendantes sur les grandes questions mondiales.

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