
L’Arabie saoudite a lancé jeudi avec ses alliés de la région du Golfe une campagne de frappes aériennes au Yémen dans le but de faire reculer les Houthis qui assiègent Aden, la ville du sud du pays où s’est réfugié le président yéménite, a rapporté Reuters.
Selon la chaîne de télévision Al Arabiya basée à Dubaï, le royaume a affecté 100 avions de guerre et 150.000 soldats à l’opération militaire au Yémen tandis que l’Egypte, le Pakistan, la Jordanie et le Soudan sont prêts à participer à une offensive au sol. Ces chiffres n’ont pas été confirmés par Ryad. Selon Al Arabiya, l’offensive réunit aussi des avions de l’Egypte, du Maroc, de Jordanie, du Soudan, du Koweït, des Emirats arabes unis, du Qatar et de Bahreïn.
Peu après l’annonce de l’offensive par l’ambassadeur d’Arabie saoudite aux Etats-Unis, des avions de guerre non identifiés ont lancé une attaque sur l’aéroport de Sanaa, la capitale, et sur sa base militaire aérienne de Doulaimi, ont indiqué des habitants. Les frappes ont visé un quartier résidentiel au nord de la capitale, faisant des dizaines de victimes, rapporte la chaîne de télévision houthie Al Massirah. Aucun bilan n’a pu être obtenu par Reuters.
« Nous ferons ce qu’il faudra pour empêcher la chute du gouvernement légitime du Yémen », a déclaré l’ambassadeur lors d’une conférence de presse.
Après les premières frappes, les cours du pétrole ont monté de près de 6%. Les cours à terme du Brent sont remontés à près de 60 dollars le baril avant de revenir dans la zone des 58 dollars.
L’ambassadeur saoudien, Adel al Djoubeir, a précisé qu’une coalition de dix pays participait à l’offensive militaire et que celle-ci avait lieu à la demande expresse du président Abd-Rabbou Mansour Hadi. Après la prise de Sanaa, par les Houthis en septembre dernier, les troubles se sont accentués dans le pays et, en février, le président s’est réfugié à Aden, le grand port du sud du pays.
Dans une lettre adressée mardi au Conseil de sécurité des Nations unies, le président Hadi avait indiqué avoir demandé à la Ligue arabe et au Conseil de coopération du Golfe (Arabie saoudite, Oman, Koweït, Bahreïn, Émirats arabes unis et Qatar) « de fournir immédiatement tous les moyens nécessaires, y compris une intervention militaire, pour protéger le Yémen et sa population. »
Comme base juridique de sa demande, Hadi citait l’article 51 de la charte des Nations unies, qui concerne le droit individuel ou collectif à l’autodéfense contre une attaque armée.