L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a annoncé que l’Iran, malgré les dénégations de ses dirigeants et la supposée fatwa du Guide suprême des mollahs, a bien tenté d’acquérir l’arme atomique et l’a dissimulé à la communauté internationale.
Selon l’AIEA, « une série d’activités liées au développement d’un engin explosif nucléaire dans le cadre d’efforts coordonnés » mais aucune indication « crédible » ne suggère la poursuite de telles activités depuis 2009.
On ne sait cependant pas dans quelles conditions l’agence a pu mener son enquête sur place, car un accord secret interdit à l’Agence de dévoiler sa réelle marge de manœuvre en Iran. Certaines conclusions sont vite balayées et très peu étayées.
Le rapport de l’AIEA, au terme d’une enquête de plusieurs années, corrobore les soupçons que nourrissait depuis plusieurs années l’AIEA sur des tentatives passées de Téhéran de militariser son programme nucléaire – la « possible dimension militaire » (PMD) -, ce que l’Iran a toujours démenti.
Le rapport de l’AIEA doit être examiné le 15 décembre par les gouverneurs de l’agence, selon une feuille de route adoptée en juillet à Vienne dans le cadre des négociations entre Téhéran et les grandes puissances pour mettre un terme à plus de treize ans de différends concernant le dossier nucléaire iranien.
Selon l’analyste Kelsey Davenport, de l’institut Arms Control Association, les conclusions de l’enquête inciteront les « opposants » au compromis du 14 juillet, « tant en Iran qu’aux Etats-Unis, à essayer de s’appuyer sur ce rapport pour tenter de faire échouer cet accord nucléaire historique ».
Fin novembre, un haut responsable iranien, Ali Shamkhani, avait rappelé que la République islamique n’appliquerait pas l’accord nucléaire de Vienne si l’AIEA ne refermait pas formellement le dossier de la PMD le 15 décembre.
D’ici là, l’Iran ne modifiera pas le réacteur à eau lourde d’Arak et n’enverra pas à l’étranger la majeure partie de son stock d’uranium enrichi, deux de ses engagements pris en juillet, a prévenu Téhéran.
Les Etats-Unis, désireux de voir cet accord entrer en vigueur, ont toutefois fait savoir dès octobre que les conclusions de l’AIEA sur la PMD n’entraveraient pas la levée des sanctions promise à Téhéran en échange d’une limitation de ses capacités nucléaires.
L’AIEA doit remettre dans les prochaines semaines ou dans les prochains mois un autre rapport, concernant le respect par Téhéran de ses engagements préliminaires à l’application de l’accord nucléaire, conclu le 14 juillet par l’Iran et les grandes puissances du groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne).
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