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« Le régime iranien est la source de la crise en Irak et en Syrie » – Struan Stevenson

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« Le régime iranien est la source de la crise en Irak et en Syrie » - Struan Stevenson

Discours de Struan Stevenson, président de l’association européenne pour la paix en Irak (EIFA) et ancien président de la délégation pour les relations avec l’Iraq (2009-2014).

CONFÉRENCE INTERPARLEMENTAIRE DE LA DÉLÉGATION POUR LES RELATIONS AVEC L’IRAQ

2015 JEUDI 3 DÉCEMBRE 2015
LE PARLEMENT EUROPÉEN, BRUXELLES

Monsieur le président, chers membres du parlement européen et membres du conseil des représentants irakiens, salam aleykoum ! Je suis très heureux de vous rencontrer à Bruxelles. C’est un grand honneur que d’être invité à m’exprimer pendant cette conférence aujourd’hui. En effet, cela me ramène aux 5 années intenses pendant lesquelles j’ai présidé cette délégation et aussi à mes nombreuses visites en Irak. C’est également un grand privilège de pouvoir exprimer ma considération pour mon grand ami et collègue, M. David Campbell-Bannerman, qui préside désormais cette délégation. C’est rassurant de savoir qu’elle est entre de bonnes mains.

Lors de ma dernière année au parlement, j’ai créé une organisation à but non lucratif, ici, à Bruxelles, appelée association européenne pour la paix en Irak ou EIFA. Beaucoup d’Irakiens m’ont encouragé à suivre la situation en Irak et c’est ce que j’essaie de faire. La page Facebook de l’EIFA a maintenant plus de 46 000 fans ou j’aime. Je suis très reconnaissant envers beaucoup d’Irakiens qui m’ont exprimé leur sympathie et nous ont soutenus dans notre travail. J’ai essayé de protéger les Irakiens, qu’ils soient chiites, sunnites, kurdes, chrétiens ou d’une autre communauté ethnique.

J’ai essayé d’être direct et franc lors de la défense des Irakiens et des Iraniens. Je l’ai fait sans me soucier d’être en de mauvais termes avec le gouvernement en place. C’est le prix que j’ai décidé de payer pour nos principes, qui sont la défense de la démocratie et des droits de l’Homme.

J’ai reçu beaucoup de pressions et même des accusations venant de deux régimes en place actuellement en Iran et en Irak. J’ai été pendant des années la cible de nombreuses attaques et de campagnes de désinformation de la part des mollahs à Téhéran et des soutiens de Nouri Kamal Al-Maliki à Bagdad. Mais la seule chose que j’ai gagné, c’est la sympathie et le soutien des habitants de ces deux pays qui ont tellement souffert sous ces régimes fondamentalistes islamiques. Nous avons essayé d’être leur porte-parole en Europe. Et cela me convient. Donc, aujourd’hui permettez-moi de donner mon opinion et le point de vue de l’association européenne pour la paix en Irak. Ceci dans l’espoir que nos efforts contribueront à aider les Irakiens, ce qui est l’objet de notre conférence aujourd’hui.

La guerre qui fait rage actuellement en Irak était aussi évitable que prévisible. Cette guerre a déplacé des centaines de milliers de personnes. L’Irak a vu plus de 2 millions de personnes réfugiées à l’intérieur même du pays.

Lorsque j’ai été élu président de cette délégation, j’ai insisté avec l’aide des États-Unis et de l’Union européenne auprès de l’Iran, sur le fait que le second mandat de Nouri Kamal Al-Maliki en tant que premier ministre sera un désastre pour les Irakiens, pour cette région et pour le monde entier. Mais c’est une marionnette des mollahs iraniens. Il a encouragé les milices iraniennes, et les a utilisés pour renforcer sa politique sectaire à la « poigne de fer » sans merci, ses bombardements et pilonnages à tort et à travers, ses arrestations arbitraires, la torture et l’exécution de masse de civils sunnites innocents.
Les chiites, sunnites et chrétiens ont vécu ensemble en paix pendant des millénaires.

Mais avec l’ingérence du régime iranien, on a vu naître le sectarisme, qui est bien entendu, une des principales raisons de la montée des groupes extrémistes comme Daesh ou ISIS en Irak. Nous pouvons dire la même chose à propos de la Syrie, où les mollahs soutiennent Bachar El-Assad et où plus de 300 000 personnes ont été tuées, dont une majorité de civils.

Lorsque Nouri Kamal Al-Maliki était au pouvoir, le nombre d’exécutions en Irak et les opposants politiques,et un nombre croissant d’opposants politiques se sont trouvés confrontés à de fausses accusations de terrorisme.

Beaucoup de femmes sont détenus à la prison à ce jour dans des conditions intolérables. Mais nous étions dans l’Ouest de côté et nous avons permis Maliki de rester en fonction et maintenant nous sommes témoins des résultats de cette politique catastrophique. L’apparition soudaine de Daesh est pratique pour lui, car cela lui a permis d’accélérer sa campagne sectaire contre ses ennemis politiques.

Je crois savoir que la commission pour l’intégrité de l’Irak a récemment déclaré au parlement irakien que lors de son mandat entre 2006 et 2014, Nouri Kamal Al-Maliki a détourné 500 milliards de dollars. Le rapport indique que près de la moitié des revenus du gouvernement irakien ont été « volé » par celui-ci pendant cette période de huit ans. C’est de la corruption à une échelle industrielle. Selon le dernier rapport de transparence internationale, l’Irak est considéré comme le pays le plus corrompu du monde arabe.

Je suis reconnaissant que Haïder Al-Abadi ait démis M. Al-Maliki de ses fonctions en août dernier lors de sa réforme. Mais je dois poser cette question : pourquoi n’a-t-il pas été arrêté ? Pourquoi ne l’a-t-on pas inculpé pour crimes contre l’humanité, génocide et corruption vénale ? Au contraire, M. Al-Maliki détient toujours un pouvoir considérable et finance une armée privée. C’est une honte et une offense contre toute tentative de réforme.

Lorsque Nouri Kamal Al-Maliki a accédé au pouvoir, celui-ci s’est rapproché au fur et à mesure de Téhéran. L’approche de M. Al-Maliki concernant l’opposition principal iranienne, les membres de l’organisation des moudjahidines du peuple iranien (OMPI), en est une indication claire. Mais dès la chute de Saddam Hussein, Téhéran a conspiré pour massacrer leur ennemi juré et anéantir le camp Ashraf, et ils avaient trouvé l’instrument parfait avec Nouri Al-Maliki.

Lorsque les États-Unis se sont retirés d’Irak, ils ont laissé la protection du camp Ashraf au gouvernement de M. Al-Maliki. Ceci après avoir signé un accord avec tous les résidents du camp Ashraf, garantissant leur sécurité s’ils donnaient leurs armes.

Cet accord signait la mort des résidents sans défense. L’issu prévisible fut six massacres entre 2009 et 2013, sous la responsabilité directe de M. Al-Maliki. Ceci avec pour point culminant une septième attaque au lance-roquette sur le camp Liberty, camp de réfugiés non armés près de l’aéroport de Bagdad, le jeudi 29 octobre de cette année. Plus de 80 roquettes sont tombées sur les réfugiés endormis, tuant 24 personnes et blessant beaucoup d’autres. Ce fut une destruction étendue. Les roquettes ont été lancées depuis une petite zone de sécurité autour de l’aéroport. Cette n’aurait jamais été possible sans la connivence et la participation des autorités irakiennes.

Depuis 2009, plus de 140 habitants des camps Ashraf et Liberty ont été tués, avec des centaines de mutilés et sévèrement blessés. Depuis l’attaque et les préoccupations des chefs politiques du monde entier, le gouvernement irakien a non seulement continué de supprimer les réfugiés du camp Liberty, mais il a aussi resserré la vis. En effet, il a refusé l’accès aux camions d’alimentation, aux fosses septiques, aux camions-citernes et aux camions contenant le nécessaire pour réparer les centaines de huttes et caravanes endommagées. 27 réfugiés ont perdu la vie à cause de ce siège médical brutal autour du camp.

Les 2200 habitants qui ont survécu au massacre sont désormais soumis à de pires abus, mauvais traitements et humiliations qu’avant. Un nombre important de rapports venant du camp Liberty indiquent que des agents des services secrets du régime iranien prétendent être des parents des habitants et sont amenés au camp par le conseiller national à la sécurité M. Falah al-Fayad pour collecter des renseignements pour de nouveaux actes terroristes.

Je demande à mes collègues du parlement irakien de destituer immédiatement M. Falah al-Fayad, car il représente la corruption du régime Maliki. De plus, il a été inculpé par la cour espagnole pour : « attaque à l’encontre de la communauté internationale ».
Plutôt il sera parti, plutôt la crédibilité de l’Irak sera renforcée.

Le problème principal en Irak c’est le régime iranien. Ce régime utilise la guerre contre Daesh pour contrôler l’Irak. Mon conseil pour mes frères et sœurs irakiens est le suivant : ne permettez pas que cela arrive. L’Irak est un grand pays. Il mérite d’être indépendant. On devrait lui donner la chance, inshallah, de se libérer de l’extrémisme.

Le combat contre Daesh est un combat juste et légitime. Nous devons battre Daesh en Syrie et en Irak. Ils nous attaquent ici, en Europe. Mais nous ne tolèrerons pas Bashar Al-Assad, car c’est un meurtrier de masse. Il est une des causes de ce problème ainsi que du problème des réfugiés, qui le fuient lui et Daesh. Donc il n’est pas question d’une coopération avec lui ou avec Ali Khamenei ou Hassan Rohani. Ni avec les islamiques fondamentalistes et leurs alliés.

Et nous ne fermerons pas les yeux sur les violations des droits de l’Homme en Irak, et particulièrement par les milices liées à Téhéran. J’ai reçu de nombreux rapports de différentes villes en Irak où les gens se plaignent que les milices chiites, soutenues par les mollahs d’Iran, commettent de nombreux crimes et sont aussi mauvais que Daesh.

Nous en appelons donc au Premier Minsitre Haïder al-Abadi pour expulser le régime iranien d’Irak et pour démanteler les milices violentes, affiliées à l’Iran. Il devrait réformer rapidement le système juridique corrompu. Il doit faire emprisonner Nouri Kamal al-Maliki et entraîner de nouveau une armée irakienne et une police en tant que force commune, mêlant toutes les parties de la société irakienne.

Nous devons redonner espoir à la communauté sunnite et les encourager à se battre contre Daesh. La majorité des sunnites ne sont pas des extrémistes. Ils ont besoin d’être traités humainement et ils chasseront Daesh comme ils l’ont fait avec Al-Quadeh il y a quelques années.

Monsieur le président, mesdames et messieurs, mes chers frères et sœurs irakiens, nous avons été grandement encouragés lorsque Haïder al-Abadi est devenu premier ministre et a déclaré son besoin de réformes.

Mais nous devons voir ses réformes en action. Je suis vraiment préoccupé par le destin de l’Irak. Daesh doit être vaincu, mais nous devons être certains que le régime iranien n’exploitera pas ce conflit pour étendre son influence destructive. L’Iran ne fait pas partie de la solution. Il a été une source du problème en Irak et en Syrie pendant des années.

Merci beaucoup pour votre attention.

Struan Stevenson
Président de l’association européenne pour la paix en Irak (EIFA) et ancien président de la délégation pour les relations avec l’Irak (2009-2014).

 

 

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