Le régime iranien devient de plus en plus effrayé par les paroles et les actions de Donald Trump concernant l’avenir de l’accord nucléaire et l’absence d’opposition de l’Europe face à Trump. La semaine dernière, Trump a donné une dernière chance au Plan Global d’Action Conjoint (JCPOA), annonçant que si l’accord n’a pas été suffisamment révisé en mai, il en retirerait les États-Unis.
Trump veut s’assurer que « l’Iran ne parvienne jamais à posséder une arme nucléaire », en augmentant les inspections, en éliminant les dates d’expiration actuelles et en intégrant le programme iranien de missiles balistiques à l’accord.
Afin d’apporter des modifications à l’accord, les États-Unis devront également faire participer l’Europe, et le régime des mollahs n’est pas content que l’Europe n’ait pas refusé.
Les médias iraniens expriment leur inquiétude quant à la renégociation de l’accord et se demandent pourquoi l’UE ne l’a pas carrément rejetée et critiquent les dirigeants européens qui pourraient se rallier à Trump, à l’instar du Président français Emmanuel Macron.
Cette mentalité peut être aperçue dans une interview avec Abdolreza Faraji-rad, l’ancien ambassadeur de l’Iran en Norvège : « Suite à ses discussions avec d’autres dirigeants européens, Macron décide de maintenir sa politique de sauvegarde du JCPOA tout en lançant des discussions sur le programme de missiles balistiques de l’Iran et le rôle de ce régime dans la région, tout cela pour satisfaire les États-Unis. »
Un article sur le site Internet Khabar One indique que l’UE est en proie à des crises internes et manque d’organisation pour résister aux États-Unis, ce qui est ironique car le régime des mollahs est déchiré par des crises internes et des factions belligérantes. En effet, un article du quotidien semi-officiel Khorasan fustige la faction du président du régime iranien, Hassan Rohani, sur la renégociation de l’accord nucléaire.
Téhéran voit une renégociation de l’accord nucléaire comme un prélude aux pression sur le régime concernant son programme de missiles balistiques, son ingérence au Moyen-Orient et son soutien au terrorisme ; des pratiques qu’il n’a pas l’intention d’abandonner.
Heshmat Alavi, militant des droits de l’homme, a écrit dans Forbes : « Compte tenu des protestations récentes qui ont secoué les piliers de ce régime et qui ont provoqué quelques froncements de sourcils, le dossier iranien des droits de l’homme restera probablement la source la plus dangereuse des problèmes qui menacera Téhéran dans un proche avenir (…) L’Iran entre dans les eaux troubles en 2018, surtout avec la vague de protestations qui promet de reprendre de plus belle dans le pays. L’attitude de l’Occident, et en particulier l’Europe, face aux efforts du peuple iranien pour concrétiser le changement de régime et contrer les violations des droits de l’homme en Iran, constituent des éléments clés des développements prochains. »