AFP : 24 sept – Le ministre français des affaires étrangères, Michel Barnier, a déclaré vendredi à New York que le mois de novembre prochain « sera le moment de vérité » dans le dossier du nucléaire iranien, en évoquant un éventuel recours au Conseil de sécurité des Nations unies.
« Nous attendons clairement de la part de l’Iran des gestes et des décisions qui nous rassurent », a-t-il dit lors d’un déjeuner avec la presse française en marge de l’Assemblée générale des Nations unies.
« Comme il y a un problème de confiance, des rendez-vous ont été fixés », a-t-il poursuivi. « Notamment le rendez-vous du mois de novembre où dans le cadre le plus crédible qui est celui de l’AIEA, il y aura une mise à plat. Le Directeur général de l’AIEA dira où en est le programme nucléaire iranien, si le processus d’enrichissement a été interrompu ».
« Ce sera le moment de vérité. Je n’ai aucune certitude mais j’ai le sentiment que la gravité de ce moment a été bien compris » par Téhéran, a ajouté le chef de la diplomatie française.
« Le cas échéant, si je suis démenti ou si nous n’obtenons pas ces gestes, on verra dans quelles conditions passer à l’étape suivante qui est celle du Conseil de sécurité mais nous n’en sommes pas là », a précisé M. Barnier.
« Je veux croire que l’Iran nous répondra, dès l’instant que notre démarche s’inscrit avec (une) idée de coopération et de respect qui lui permet de jouer son rôle et de tenir sa place dans la région comme un grand pays », a ajouté le ministre français.
Dans une résolution samedi dernier, l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) a demandé à l’Iran de cesser ses activités liées à l’enrichissement d’uranium, qui pourrait être utilisé à des fins militaires.
La résolution donne à l’Iran jusqu’au 25 novembre pour lever les doutes qui planent sur la nature de ses activités. Parmi les mesures que pourrait prendre l’AIEA figure la saisine du Conseil de sécurité.
Le ministre iranien des Affaires étrangères Kamal Kharazi a lancé jeudi un appel « au dialogue » aux pays occidentaux à propos du dossier nucléaire iranien, dans une déclaration faite depuis New York à la télévision iranienne.
« Personne ne peut nier le droit de l’Iran à utiliser la technologie nucléaire à des fins civiles. L’Iran est un pays puissant dans ce domaine et avec un pays puissant, on ne peut utiliser le langage de la violence, » a déclaré M. Kharazi.
Ce dernier a rencontré ses homologues français, britannique, espagnol et allemand en marge de l’Assemblée générale de l’Onu.
L’Allemagne est sortie de sa rencontre avec l’Iran encore plus préoccupée qu’auparavant par les ambitions nucléaires de Téhéran, a-t-on appris vendredi de source diplomatique.