AFP : 28 sept – Un transfert du dossier du programme nucléaire iranien au Conseil de sécurité de l’Onu ne signifierait pas l’imposition de sanctions immédiates, mais viserait à faire pression pour que Téhéran « change ses calculs », a déclaré mardi le sous-secrétaire d’Etat américain chargé du contrôle des armements, John Bolton.
Le responsable américain a confirmé que Washington continuerait de faire pression pour que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) de Vienne, qui se réunit à nouveau le 25 novembre sur le cas de l’Iran, soupçonné de chercher à se doter de l’arme atomique sous couvert d’un programme civil, transfère ce dossier au Conseil de sécurité.
Mais il s’est voulu mesuré sur les conséquences à court terme de cette décision, qui pourrait se heurter aux réticences de nombreux pays non-alignés, de la Russie ou de la Chine.
« Que se passera-t-il au Conseil de sécurité? Des sanctions immédiates? Je ne le pense pas. Une autorisation immédiate d’utiliser la force? Je ne le pense pas non plus », a déclaré le responsable américain lors d’une conférence à Washington.
« Il n’est tout simplement pas exact que la saisine du Conseil de sécurité (…) se traduise par une action immédiate de la part du Conseil », a-t-il ajouté lors de cette intervention devant l’American Enterprise Institute (AEI), un centre d’études proche des milieux néo-conservateurs américains.
« La raison pour laquelle nous voulons aller devant le Conseil de sécurité, c’est que nous voulons mettre l’Iran sous les feux de la rampe sur la scène internationale, changer la dynamique mondiale, augmenter la pression pour que l’Iran abandonne la recherche d’armes nucléaires », a-t-il dit.
M. Bolton, lui-même considéré comme l’un des chefs de file des « faucons » au sein de l’administration actuelle, a souhaité que cela amène les responsables iraniens à « changer leurs calculs et l’analyse coût/bénéfices » de leur programme nucléaire.
« Cela fait monter les enjeux pour Téhéran » et « réduit ses options » face à la communauté internationale, a ajouté le responsable américain.
Mais il a souligné sur le ton de la plaisanterie que le Conseil de sécurité n’était « pas une chambre de tortures, avec des ambassadeurs enchaînés sur des tables et des ministres des affaires étrangères dont on écrase les doigts ».
Le conseil des gouverneurs de l’AIEA a donné à l’Iran jusqu’au 25 novembre pour apporter des garanties du caractère purement pacifique de son programme nucléaire.
M. Bolton pour sa part s’est déclaré confiant « que cette affaire remonterait en novembre au Conseil de sécurité, car c’est là qu’elle doit être traitée ».
Le responsable américain a également souligné que l’étroitesse de la marge entre des activités civiles et l’accès à un programme militaire, faisait que Washington restait inquiet face à toute activité nucléaire quelle qu’elle soit en Iran.
« L’idée que l’on puisse laisser l’Iran, compte tenu de son soutien au terrorisme, avoir un programme soi-disant pacifique, sans être être préoccupé du potentiel que cela peut avoir pour contribuer à un programme d’armement, serait une grave erreur », a-t-il dit.
Le chef de la diplomatie iranienne, Kamal Kharazi, a pour sa part réaffirmé mardi sur la chaîne de télévision CNN que les ambitions de son pays étaient purement pacifiques.
« Nous sommes contre la bombe nucléaire. Et cela ne fait pas partie de notre stratégie de défense », a-t-il assuré.