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L’élection d’Ahmadinejad ouvre une période incertaine pour le nucléaire iranien

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AFP, Téhéran, 25 juin – par Stefan Smith – L’élection à la présidence de l’Iran de l’ultra Mahmoud Ahmadinejad ouvre une période de grande inquiétude pour les délicates négociations avec l’Union européenne sur la question nucléaire, ont estimé samedi des diplomates.
L’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne, qui tentent de concert de convaincre l’Iran de maintenir le gel de ses activités nucléaires les plus sensibles, ont immédiatement répété leurs attentes au nouveau président élu.
A l’instar de Tokyo, Paris et Berlin ont appelé à la poursuite des discussions, Londres espérant que « sous la présidence de M. Ahmadinejad, l’Iran prendra des mesures rapides pour répondre aux craintes de la communauté internationale », notamment sur le nucléaire.
La Russie, qui participe à la construction de la centrale nucléaire iranienne de Bouchehr (sud), s’est dite prête « à poursuivre la coopération avec l’Iran dans le domaine de l’énergie nucléaire, tout en tenant compte de ses obligations internationales en matière de non-prolifération ».
De leur côté, les autorités iraniennes avaient expliqué, avant même qu’elle n’advienne, qu’une victoire de Mahmoud Ahmadinejad sur le pragmatique Akbar Hachémi Rafsandjani, ne changerait rien puisque « les décisions sur la question nucléaire sont prises de manière collégiale au plus haut niveau de l’Etat ».
« Je pense que M. Rafsandjani voulait un accord (…) Je crois vraiment qu’il souhaitait rentrer dans l’histoire comme l’homme qui a résolu le problème (de l’Iran) avec les Etats-Unis », estime au contraire, sous couvert de l’anonymat, un diplomate occidental.
M. Rafsandjani « aurait utilisé la querelle nucléaire pour marchander. Cela aurait pris beaucoup de temps, mais il y avait une vraie chance d’aboutir », poursuit cette source.
« Les ultras ont maintenant une mainmise totale. Et ils ne sont pas vraiment le genre de personnes à souhaiter un accord », redoute un autre diplomate.
Officiellement, rien de fondamental ne séparait MM. Ahmadinejad et Rafsandjani, les deux défendant le droit de l’Iran à enrichir l’uranium dans un objectif civil, et assurant que la République islamique ne souhaitait pas l’arme nucléaire.
Mais une attaque du nouveau président contre les négociateurs nucléaires iraniens, proches de M. Rafsandjani qu’ils avaient publiquement soutenu, a montré que cette unanimité n’était que de façade.
« Ceux qui mènent les négociations sont épouvantés et, avant même de s’asseoir à la table de discussions, ont fait machine arrière de 500 km », avait lâché M. Ahmadinejad avant d’assurer qu' »avec un gouvernement populaire et fidèle aux valeurs, la situation (changerait) rapidement ».
Si M. Rafsandjani avait ouvert la porte à une normalisation avec l’Occident, notamment avec les Etats-Unis, M. Ahmadinejad prise la rhétorique sur les « ennemis » étrangers.
« La défaite de Rafsandjani ouvre une ère d’incertitude. Les négociations arrivaient à un point critique, mais avec Rafsandjani on savait où on était. Nous étions confiants sur la volonté de l’Iran d’aboutir à un accord en échange d’un bon prix. Maintenant, je suis pessimiste », dit un diplomate européen proche des discussions.
Les Occidentaux pressent l’Iran de renoncer à l’enrichissement d’uranium, qui peut avoir une finalité civile et militaire, ce qui serait la garantie la plus probante à leurs yeux que la République islamique ne fabrique pas l’arme nucléaire.
Une rupture des négociations avait été évité de justesse fin mai. Les Européens avaient convaincu Téhéran de maintenir le gel de ses activités sensibles jusqu’à fin juillet, date à laquelle la troïka devait présenter aux Iraniens des projets de coopération.
« Notre position reste la même: pas d’enrichissement », prévient un diplomate européen, « sinon, le dossier passe au Conseil de sécurité de l’Onu. C’est aux Iraniens de décider ».
Les Américains ont indiqué qu’il laissait leur chance aux négociations entre Téhéran et l’UE. Mais en cas d’échec, ils souhaitent que le Conseil de sécurité se saisisse de la question.

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