Iran Focus, Londres, 26 juillet Des firmes européennes fournissent sans le savoir des pièces nucléaires à lIran qui peuvent servir à fabriquer une bombe malgré les efforts de la communauté internationale pour empêcher Téhéran dacquérir une telle capacité, a écrit le magazine allemand Spiegel lundi.
Le magazine a dit avoir vu des documents confidentiels montrant que lIran achetait secrètement du matériel nucléaire sophistiqué de fabrication européenne via la Corée du Sud.
La firme française EADS Sodern est une de ces compagnies impliquées, involontairement, dans des transactions illégales, sans connaître la destination finale de ses exportations, affirme der Spiegel.
Selon des informations financières, Téhéran a acheté 300 pièces de Nickel 63 (98.720$) des Entreprises sud-coréennes Kyung-Do à travers une compagnie iranienne du nom de Partoris.
Ce matériau radioactif est nécessaire pour projeter des électrons dans le mécanisme de déclenchement de la bombe. Bien que ce matériel puisse aussi être utilisé dans un réacteur nucléaire générateur dénergie pacifique, Téhéran a demandé des pièces avec un niveau isotope plus élevé.
Le magazine ajoute que dautres questions ont été soulevées par la décision de Téhéran de procéder à ces achats dans le secret absolu via une compagnie de paille de Partoris, du nom de Parto Namaje Tolua.
Le second accord secret a été dobtenir des cibles de tritium. Ce matériau à double usage peut être utilisé dans une source de neutron, causant une réaction en chaîne dans une bombe atomique. Téhéran a eu de grandes difficultés pour obtenir ce matériel après que lAgence international de lEnergie atomique ait essayé de restreindre la République islamique dans lacquisition de matériel à double usage, selon der Spiegel.
Il ajoute que Téhéran a surmonté cet obstacle en demandant à des partenaires sud-coréens dacheter des matériaux de la compagnie française EADS à 33.000 dollars pièce, un prix bien plus élevé que sa valeur actuelle. Téhéran le rachète ensuite aux firmes sud coréennes.
EADS, initiales de la European Aeronautic Defence and Space Company, a été créée comme la plus grande compagnie européenne daérospatial en juillet 2000 dans une fusion du français Matra S.A. (Paris), de lespagnol Construcciones Aeronauticas S.A. (CASA, Madrid), et de lallemand DaimlerChrysler Aerospace AG (Dasa, Munich).
Ces révélations interviennent à un moment où la troïka européenne – la France, lAllemagne et la Grande-Bretagne – proposent une nouvelle offre à Téhéran pour tenter de le convaincre dabandonner ses activités suspectées en matières darmement nucléaire. Les Américains accusent lIran de poursuivre un programme atomique militaire clandestin sous le couvert dun programme civil.