AFP : 12 octobre – Le G8 s’apprête à faire une ultime proposition pour obtenir de l’Iran qu’il arrête d’enrichir de l’uranium, et cela même si les Etats-Unis sont en campagne électorale, ont indiqué des diplomates mardi à Vienne.
« Il existe en effet une idée du G8 visant à faire une dernière tentative avec l’Iran » avant la prochaine réunion du conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie nucléaire (AIEA), a indiqué à l’AFP un diplomate proche de l’agence de sûreté nucléaire des Nations unies.
Le G8 pourrait faire une offre « groupée » qui autorisait l’Iran à importer du combustible nucléaire en échange de l’arrêt « total » de ses activités d’enrichissement, a indiqué ce diplomate sous le couvert de l’anonymat.
Le G8 est composé des principales nations industrialisées, dont la France, l’Allemagne, l’Italie, la Grande-Bretagne, le Canada, le Japon, la Russie et les Etats-Unis.
« Les Américains ne sont pas prêts à définir cette offre groupée », a indiqué le diplomate. « Mais après l’élection présidentielle (le 2 novembre), les choses seront plus claires », a-t-il ajouté.
Mardi à Téhéran, le ministre iranien des Affaires étrangères, Kamal Kharazi, a redit que, même par la négociation, l’Union européenne n’obtiendrait pas de la république islamique qu’elle renonce à enrichir de l’uranium.
En octobre 2003, les trois « grands » pays européens (France, Allemagne et Grande-Bretagne) avaient obtenu des Iraniens qu’ils acceptent des contrôles renforcés de leurs activités nucléaires et qu’ils suspendent l’enrichissement, dont la communauté internationale redoute un détournement à des fins militaires.
Les Iraniens attendaient en retour des Européens une coopération nucléaire, mais aussi qu’ils obtiennent la normalisation des relations avec l’AIEA. Or, le dossier iranien est toujours ouvert et Téhéran est revenu sur une partie de ses engagements concernant l’enrichissement.