AFP, Téhéran, 17 août – L’Iran a de nouveau menacé mercredi l’Union européenne de pousser plus avant ses activités nucléaires ultra-sensibles si elle accroît ses pressions sur la République islamique.
« Plus ces pays accélèreront et durciront le jeu, plus cela augmentera notre détermination à faire fonctionner le reste de nos installations nucléaires », a déclaré le chef adjoint de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, Mohammad Saïdi, cité par l’agence estudiantine Isna.
« L’attitude et les agissements des Européens dans les prochains jours seront déterminants » pour la décision iranienne de reprendre l’enrichissement d’uranium, avait déjà déclaré dimanche le porte-parole des Affaires étrangères Hamid Reza Assefi.
L’Iran a bravé la réprobation occidentale en redémarrant le 8 août l’usine de conversion d’uranium d’Ispahan (centre).
L’UE3 (Allemagne, France, Grande-Bretagne), qui négocie avec l’Iran, a saisi l’AIEA. Pour les Occidentaux, laisser les Iraniens convertir et enrichir l’uranium représente un risque de prolifération. Ces activités, suspendues en novembre, produisent le combustible pour les centrales civiles, mais peuvent être détournées pour fabriquer l’arme nucléaire.
Dans une résolution adoptée jeudi et largement inspirée par les Européens, l’agence onusienne de non-prolifération presse les Iraniens de revenir à une suspension totale.
Elle réclame un rapport complet d’ici au 3 septembre sur le nucléaire iranien, en vue d’une nouvelle session dont les débats risquent d’être occupés par un recours au Conseil de sécurité de l’Onu si l’Iran ne fait pas marche arrière.
L’Iran a dit que sa décision était « irréversible ». Cependant, il maintient pour l’instant la suspension de l’enrichissement, dont la conversion est le préalable.
Il répète qu’il reprendra l’enrichissement mais qu’il entend que cela soit aux termes d’un accord avec l’UE3.
« Légalement, l’AIEA ne peut pas parler de violation », a dit M. Saïdi. Il a appelé les Européens à envisager la question nucléaire iranienne « avec raison et à ne pas mettre en péril ni créer l’agitation dans la région ».
Il a jugé « possible » que l’AIEA appelle de nouveau l’Iran en septembre à revenir à la suspension, « mais nous n’accepterons certainement pas un tel appel ».
L’Iran met en garde l’UE de ne pas le pousser à aller encore plus de l’avant
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