AFP, New York, 17 septembre – La France n’est pas satisfaite des dernières propositions de l’Iran sur le nucléaire et estime qu’une saisine du Conseil de sécurité de l’Onu « demeure à l’ordre du jour », a déclaré samedi le ministre français des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy.
« Ce que j’ai entendu aujourd’hui me fait dire que l’option du rapport de l’Agence internationale pour l’énergie atomique au conseil de sécurité des Nations unies demeure à l’ordre du jour », a-t-il déclaré à la presse en marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New York.
« Je suis très préoccupé par le fait qu’il (M. Ahmadinejad) ait réaffirmé sa volonté de développer la technologie du cycle (nucléaire) sans tenir compte des inquiétudes de la communauté internationale », a-t-il ajouté.
Le Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) doit se réunir lundi à Vienne pour examiner un éventuel transfert du dossier au Conseil de sécurité en vue de possibles sanctions.
La France fait partie avec la Grande-Bretagne et l’Allemagne du groupe « UE-3 » qui a engagé des discussions avec l’Iran pour aboutir à un gel de ses activités nucléaires sensibles, susceptibles de déboucher sur l’arme nucléaire sous couvert d’un programme civil.
M. Douste-Blazy avait rencontré jeudi le président Ahmadinejad à l’Onu, avec ses homologues britannique Jack Straw et allemand Joschka Fischer, ainsi que le secrétaire général de l’Onu Kofi Annan.
« Nous avons toujours souligné le droit de l’Iran à disposer d’un programme nucléaire civil », a dit le chef de la diplomatie française, en se déclarant « satisfait » des parties du discours du président iranien dans lesquelles il se déclare contre le nucléaire militaire et favorable au Traité de non-prolifération (TNP).
Mais « notre position est toujours ferme: l’Iran ne doit pas développer les parties sensibles du cycle (nucléaire), cela lui donnerait la possibilité de produire des matières fissiles », a-t-il ajouté.
« Nous pensons que l’Iran ne doit pas produire des matières fissiles tant que l’AIEA n’apporte pas la démonstration que c’est uniquement à des fins pacifiques », a poursuivi M. Douste-Blazy.
Il a également indiqué ne pas voir « ce que l’association d’un pays tiers au programme nucléaire iranien apporterait pour redonner confiance » et a souligné que « ce n’est pas une affaire entre l’Europe et l’Iran, mais toute la communauté internationale qui a été unitaire jusque là ».
M. Ahmadinejad a proposé samedi, depuis la tribune de l’Assemblée générale de l’Onu, aux sociétés étrangères de participer à l’enrichissement de l’uranium iranien, afin de rassurer la communauté internationale sur les objectifs civils de son programme nucléaire.
Le président iranien a également souhaité que l’Afrique du sud soit associée aux négociations sur ce dossier et souligné que « l’usage pacifique de l’énergie nucléaire sans possession du cycle nucléaire n’est qu’une proposition vide ».
La France pas satisfaite par les propositions iraniennes (Douste-Blazy)
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