AFP, Vienne, 21 septembre – Le conseil des gouverneurs, l’exécutif de l’AIEA, a commencé pour la première fois mercredi à discuter d’un renvoi éventuel du dossier iranien au Conseil de sécurité de l’Onu, demandé par les Européens, ont indiqué des responsables de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
La Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne (UE3) s’emploient à convaincre le conseil des gouverneurs de l’AIEA, qui compte 35 membres, réuni depuis lundi à Vienne, de saisir le Conseil de sécurité, en accusant Téhéran d’avoir « violé » ses obligations en matière de non-prolifération, notamment en reprenant la conversion d’uranium.
Le vice-président iranien Gholamreza Aghazadeh a de son côté rencontré dans la matinée les représentants de la Russie, de la Chine et de non-alignés, pays qui s’opposent tous au projet de l’UE3.
Les explications de l’Iran sur son programme « auront, je pense, un impact sur les membres du conseil des gouverneurs », a-t-il dit à des journalistes.
Face à la possibilité d’un transfert à New York, l’Iran a agité des menaces sur ses obligations contractuelles et sur la restriction de livraisons pétrolières à des pays hostiles.
M. Aghazadeh, qui est également chef de l’agence nucléaire iranienne, a cependant précisé que son pays ne voulait pas se retirer du Traité de non prolifération nucléaire (TNP), au lendemain de menaces en ce sens à Téhéran.
« C’est un malentendu. Quitter le TNP n’est pas à l’ordre du jour de la République islamique d’Iran », a-t-il déclaré à des journalistes à Vienne.
Mardi le responsable iranien chargé des négociations sur le dossier nucléaire », Ali Larijani, avait dit que l’Iran pourrait sortir du cadre du TNP, et en tout cas de son protocole additionnel », et reprendre l’enrichissement d’uranium, dont la conversion est une étape.
L’Iran est membre du TNP, qui impose des obligations de garanties en matière de non-prolifération militaire nucléaire. Il a signé mais pas ratifié le protocole additionnel qui permet des inspections surprises et plus poussées.
Interrogé sur les menaces iraniennes, le directeur de l’AIEA Mohamed ElBaradei, a déclaré à l’AFP: « Il faut vivre avec ça (…) Il est très difficile de prédire ce que sera le processus. J’espère toujours que l’on reviendra à la table de négociations ».