AFP : 24 octobre – TEHERAN, 24 oct (AFP) – Un des responsables de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA) a affirmé dimanche que l’usine de conversion d’uranium d’Ispahan (centre de l’Iran), dont les Européens souhaitent la suspension des activités, était « opérationnelle à 70% ».
« La plupart des équipements de l’usine d’Ispahan ont été construits par les chercheurs iraniens et celle-ci est opérationnelle à 70% à l’heure actuelle », a déclaré Mohammad Ghanadi, responsable des activités liées au cycle du combustible nucléaire au sein de l’OIEA, lors d’une visite des membres de la Commission parlementaire de l’énergie.
« Après l’arrêt de la coopération des Chinois, nous avons réuni nos chercheurs, et en moins de quatre ans, nous avons pu terminer la construction de ces installations », a-t-il dit.
« Les installations d’Ispahan s’étendent sur 60 hectares et comptent 60 unités et 15.000 machines-outils, dont la plupart ont été construites par des experts iraniens », a ajouté M. Ghanadi, dont les propos étaient retransmis à la télévision d’Etat.
L’usine d’Ispahan doit permettre de convertir le « yellow cake » (uranium brut) en hexafluorure d’uranium (UF6), gaz utilisé dans les centrifugeuses utilisées pour produire de l’uranium enrichi, utilisé comme combustible dans les centrales nucléaires civiles, mais qui peut aussi être détourné à des fins militaires.
Les Européens ont demandé jeudi aux autorités iraniennes de suspendre les activités de cette usine.
« Nous prospectons dans la plupart des régions du pays pour trouver des mines d’uranium », a dit M. Ghanadi, précisant que l’Iran avait déjà découvert quatre mines d’uranium: Saghand (centre), Khochami, Nadigan et Zarigan.
« Nous espérons pouvoir exploiter la mine de Saghand dès le deuxième trimestre 2005 », a-t-il dit sans préciser la localisation des autres mines.
Le responsable iranien chargé du dossier nucléaire, Hassan Rohani, avait annoncé le 19 septembre que l’Iran avait commencé deux ou trois semaines plus tôt, « à titre expérimental » un test portant sur la conversion de 37 tonnes de yellow cake dans son usine d’Ispahan.
Les autorités iraniennes ont qualifié dimanche de « déséquilibrée » la proposition qui leur a été faite jeudi à Vienne par la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne en marge des négociations à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’agence de l’Onu chargée de veiller à la non-prolifération.
La communauté internationale craint que Téhéran cherche à se doter de la bombe atomique sous le couvert de son programme nucléaire civil.
Dans leur proposition, les trois grands Européens demandent à l’Iran, en contrepartie d’une assistance technique, de suspendre toutes ses activités liées au cycle de l’enrichissement de l’uranium afin d’éviter que le dossier du nucléaire iranien soit envoyé devant le Conseil de sécurité des Nations unies, où Téhéran s’exposerait à des sanctions.