Reuters, Téhéran, 8 novembre – Mardi, le négociateur iranien en charge du dossier nucléaire a déclaré que les menaces de renvoyer le dossier de lIran devant le Conseil de Sécurité des Nations Unies pour déventuelles sanctions ne les effrayaient pas au point dabandonner leur programme nucléaire.
« Le Conseil de Sécurité nintimide pas du tout lIran. Nous ne prenons pas ces menaces au sérieux », a soutenu Ali Laridjani, secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale de lIran, devant les journalistes.
« LIran nabandonnera pas son droit face aux menaces du Conseil de Sécurité. »
Téhéran dément les accusations des États-Unis selon lesquelles le programme nucléaire servirait à fabriquer des bombes atomiques.
Washington et lUnion Européenne ont prévenu lIran à plusieurs reprises quil serait envoyé devant le Conseil de Sécurité, sil nacceptait de se conformer à la résolution de septembre de lAgence internationale de lénergie atomique (AIEA). Ils lui ont également recommandé daméliorer sa coopération avec les inspecteurs des Nations Unies et de geler toute activité de fabrication de combustible nucléaire.
Le conseil de lAIEA devrait se réunir une fois de plus dans le mois afin de discuter du dossier de lIran.
LAIEA a félicité lIran pour sa collaboration ces dernières semaines, en particulier pour avoir permis aux inspecteurs de visiter un complexe militaire près de Téhéran.
Laridjani a de plus écrit officiellement à la Grande-Bretagne, la France et lAllemagne pour leur demander la reprise des négociations nucléaires interrompues en août. LU.E. a rétorqué que loffre de lIran était à létude.
« Nous voulons montrer que nous avons utilisé toutes les voies diplomatiques possibles pour protéger le droit de la nation iranienne », a déclaré Laridjani à la presse après avoir participé à une conférence à Téhéran. « Il serait sage pour les Européens dutiliser toutes les voies diplomatiques possibles pour résoudre la question nucléaire de lIran », a-t-il dit.
LA DECLARATION DE LU.E. CONTESTEE
Cependant, lIran a refusé de stopper ses activités de conversion de luranium à son usine de transformation dIspahan, qui a rouvert au mois daoût et qui, daprès les diplomates de lU.E., représente le plus grand obstacle à de nouvelles discussions.
« Ils (lU.E.) peuvent essayer de soumettre laffaire au Conseil de Sécurité. Mais je pense quils sont suffisamment sages pour constater que la situation telle quelle est aujourdhui est différente de celle du passé », a avancé Laridjani.
« La déclaration de lU.E. a été une surprise. Nous conseillons aux Européens de changer leur comportement vis-à-vis de lIran », a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires Etrangères, Hamid Reza Assefi, à la télévision nationale.
Mardi, le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, a tenu une réunion à huis clos avec les ambassadeurs de tous les pays de lU.E. et les membres du conseil de lAIEA.
Laridjani a également contesté la déclaration de lU.E. qui condamne « en termes non équivoques » les propos du président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, le mois dernier selon lesquels Israël devait être « rayé de la carte ».
« Je ne suis pas daccord avec certains articles de ce communiqué, particulièrement ceux sur les droits humains en Iran », a soutenu Larijani. « Sils croient que cest en mettant la pression sur lIran quils nous forceront à abandonner les droits de la nation iranienne, ils se trompent. »
Le ministre britannique des Affaires étrangères, Jack Straw, a déclaré lundi que lU.E. navait pas encore discuté des sanctions au cas où lIran ne se soumettait pas à la résolution de lAIEA.