AFP : 1 novembre – L’Iran a enregistré des « signaux positifs » de la part des Européens et le gouvernement iranien est « optimiste » quant aux chances que les négociations en cours sur le nucléaire débouchent sur un accord, a déclaré lundi son porte-parole Abdollah Ramezanzadeh.
« Nous sommes optimistes », a-t-il dit devant la presse, au moment où les trois grands Européens (Allemagne, France, Grande-Bretagne) tentent de convaincre l’Iran de renoncer à enrichir l’uranium pour éviter que l’affaire n’aille devant le Conseil de sécurité de l’Onu.
« Il y a peu de chances que les négociations ne débouchent sur rien », a-t-il insisté.
« Il n’y a qu’une voie possible, et si nous ne voulons pas négocier, nous devrons nous affronter, et aucune des deux parties ne veut cela », a-t-il ajouté. « Si nous n’avions pas reçu de signaux positifs, nous n’aurions pas poursuivi la négociation », a-t-il dit.
Il a cependant répété que l’Iran s’était « préparé » à toutes les éventualités et « fera face aux menaces ».
La République islamique est menacée de voir l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) décider, fin novembre, de déférer son dossier nucléaire devant le Conseil de sécurité. Pour éviter cela, l’Iran doit lever le soupçon sur la nature de ses activités nucléaires et renoncer à enrichir l’uranium.
L’enrichissement d’uranium constitue une préoccupation majeure de la communauté internationale, inquiète que la technologie produisant le combustible pour les futures centrales iraniennes ne soit détournée pour fabriquer l’arme atomique.
Les Iraniens ont jusqu’alors opposé une fin de non-recevoir à un arrêt illimité de l’enrichissement. Pour les convaincre, les Européens doivent avoir une troisième séance de négociations avec eux vendredi à Paris.
M. Ramezanzadeh, dont le pays est le deuxième exportateur de l’Opep, a mis en garde contre les répercussions d’une saisine du Conseil de sécurité, en particulier sur le marché pétrolier. « Nous ne devons pas craindre qu’une telle décision n’affecte que l’une des parties », l’Iran, a-t-il dit.
Avant lui, l’hodjatoleslam Ali Akbar Nateq-Nouri, un des trois plus proches conseillers de l’omnipotent Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, a mis en garde contre le risque d’un baril à plus de 100 USD si le Conseil de sécurité imposait un embargo sur les exportations de pétrole iraniennes.
« Les grands perdants, ce ne seraient pas nous, mais eux. Qu’un embargo pétrolier soit imposé à l’Iran et le prix du baril dépassera les 100 dollars, avec le danger d’une paralysie de l’économie occidentale », a-t-il dit au quotidien Iran News.
« Je ne crois pas qu’on prononcerait d’un seul coup un embargo pétrolier contre nous, même si on en référait au Conseil de sécurité », en déduit-il.
Le parlement a fourni dimanche une autre preuve symbolique d’intransigeance iranienne en adoptant à l’unanimité une loi stipulant que le gouvernement doit agir pour que le pays maîtrise la technologie nucléaire et l’enrichissement.
« Cela n’a rien d’extraordinaire », a déclaré M. Ramezanzadeh, « le gouvernement l’appliquera (la loi) quand elle aura été approuvée par le Conseil des gardiens », pilier institutionnel du régime qui veille à la conformité des textes avec la constitution et la loi islamique.
« La décision du parlement est conforme à la politique générale du gouvernement », a-t-il dit.