Reuters, Bruxelles, 19 février De Mark John Lundi, les hauts responsables européens vont à nouveau appeler lIran à cesser ses activités nucléaires sensibles, en avertissant son ministre des Affaires Étrangères lors dun rare voyage à Bruxelles que lOccident perdait rapidement patience.
La visite de Manouchehr Mottaki intervient après que Téhéran ait redémarré la semaine dernière lenrichissement de luranium au mépris de sanctions éventuelles du Conseil de Sécurité de lONU et malgré les pourparlers devant avoir lieu la semaine prochaine au sujet de loffre de la Russie denrichir de luranium pour le compte de lIran.
Les tensions sont montées dun cran avec les récentes attaques verbales du président Mahmoud Ahmadinejad sur Israël et des suspicions de lOccident selon lesquelles lIran a délibérément alimenté la colère des Musulmans au sujet des caricatures du prophète Mahomet publiées dans des journaux européens.
« Il est très important que nous répétions à M. Mottaki la position de lUE sur un ensemble de sujets : le nucléaire, le processus de paix au Moyen Orient, la démocratie et les droits humains », a déclaré le représentant de lUE pour la politique étrangère, Javier Solana, qui va rencontrer Mottaki.
« Nous désirons une suspension de lenrichissement, une adhésion au Protocole additionnel (autorisant des inspections inopinées de lONU des sites nucléaires) et un changement de ton », a affirmé Geoffrey van Orden, membre éminent de la commission des affaires étrangères du Parlement européen.
« Nous ne pouvons tolérer quils croient pouvoir creuser un fossé entre lEurope et les États-Unis », a déclaré le conservateur britannique van Orden, dont la commission recevra Mottaki pour une session de questions-réponses potentiellement virulente.
Lorgane de surveillance nucléaire des Nations Unies a voté ce mois-ci en faveur du renvoi de lIran devant le Conseil de Sécurité, craignant que le pays soit en train de construire la bombe atomique, bien que lIran nie ces accusations, après que les deux ans et demi de diplomatie européenne avec Téhéran aient abouti à une impasse.
Durant sa visite dune journée, Mottaki va également mener des pourparlers avec la Commissaire européenne aux relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner, et avec le ministre des Affaires Étrangères belge, Karel De Gucht.
Les hauts responsables européens ne voient pas la date de la visite comme une coïncidence étant donné la gravité qua atteint la situation des relations entre lIran et lOccident ces dernières semaines et la considèrent plutôt comme une tentative de Téhéran de défendre sa politique devant un public européen large.
Mottaki nétant pas considéré comme ayant un rôle clé dans laffaire du nucléaire, Solana et dautres hauts responsables de lUE vont profiter de cette visite pour demander à lIran de rompre ses contacts présumés avec des groupes islamiques paraissant sur la liste des organisations terroristes de lUE et pour exprimer leurs inquiétudes au sujet des droits humains.
En décembre, lUE a accusé lIran dune série de violations allant de la censure des médias à lexécution denfants et a été rendue furieuse par le refus de Téhéran de faire cesser les attaques des missions européennes en Iran par des manifestants.
« Il est inacceptable que les dirigeants ne fassent pas leur maximum pour stopper les violences », a déclaré le porte-parole de Solana.