IranIran (actualité)Marqueurs d’apaisement

Marqueurs d’apaisement

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The Washington Times, 18 février –Victor Davis Hanson – Etant donné ce que les nazis ont accompli une fois qu’ils ont eu les mains libres, il est facile de condamner ceux qui, comme Stanley Baldwin et Neville Chamberlain pour l’Angleterre et Edouard Daladier pour la France, ont voulu négocier avec Hitler dans les années 1930.

Cependant l’histoire ne demande pas simplement de reconnaître la vérité après coup mais d’essayer de reconstruire la logique de ce qui semble rétrospectivement inexplicable.

Dans les années 1930, la politique d’apaisement était populaire dans l’opinion publique européenne pour plusieurs raisons. Toutes SONT 2DIFIANTES sur notre hésitation concernant la mise à l’arrêt du nucléaire iranien, ou la défense du droit des journaux européens à publier les articles qu’ils veulent – ou d’une manière générale la lutte contre l’islamisme radical.

Premièrement, une vingtaine d’années auparavant, l’Europe avait été pratiquement détruite par la Grande Guerre. Aucun dirigeant d’après guerre responsable ne souhaitait courir le risque d’un second bain de sang continental.

Malheureusement, Hitler avait aussi compris tout cela. Dans un jeu de l’oie politique, il s’est figuré que beaucoup d’hommes d’Etats démocrates et responsables avaient plus à perdre que lui, qui était l’ennemi affaibli ayant subi une défaite.

Les intellectuels britanniques, comme les idéalistes européens d’aujourd’hui, écrivaient des livres et des traités sur l’obsolescence de la guerre. La cause supposée des conflits était ces vautours de marchands d’armes, et non les dictatures anti-démocratiques qui considéraient la patience comme une faiblesse. Winston Churchill était comme la voix de celui qui crie dans le désert – et était diabolisé comme un marchand de guerre, voire pire que cela.

Aujourd’hui, la Guerre Froide qui a duré 50 ans est terminée, et l’Europe s’est libérée du poids des dépenses militaires et de la menace d’une destruction mondiale. Comme Oussama Ben Laden, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, perçoit une certaine lassitude dans la majeure partie du monde occidental étant donné que ce dernier s’appuie sur une recherche de paix perpétuelle.

Le président Ahmadinejad suppose que les sobres occidentaux feront tout le possible pour éviter la confrontation militaire comme option pour stopper une menace potentielle – même si, à la différence d’Hitler, M. Ahmadinejad promet non seulement de liquider les juifs mais, en cherchant à se doter d’armes nucléaires, révèle sa méthode à l’avance.

Dans l’Europe d’avant-guerre, certains conservateurs crédules pensaient que le fascistes allemands et italiens se révèleraient être de bons remparts contre le communisme et pourraient être manipulés. Il en a été parfois de même avec le fascisme islamiste. Armer les moudjahidine en Afghanistan, au Pakistan et en Arabie Saoudite, était auparavant vu comme un moyen astucieux de contrecarrer l’impérialisme des communistes soviétiques.

A l’époque de la fatwa lancée par l’ayatollah Rouhollah Khomeiny pour l’assassinat de Salman Rushdie, les commentateurs conservateurs religieux, de Patrick Buchanan à John Cardinal O’Connor de New York, ont attaqué M. Rushdie, au lieu de défendre le droit occidental à la liberté d’expression. Apparemment, ils sentaient que de telles menaces de musulmans à l’encontre des blasphémateurs supposés pouvaient avoir pour conséquence de décourager les attaques de la gauche anti-chrétienne.

Dans les années 30, la doctrine d’apaisement a délégué à la Société des Nations la responsabilité de faire face au fascisme. En 1936, ni la France ni l’Angleterre ne se sont inquiétés de l’invasion de l’Ethiopie par l’Italie ni de la remilitarisation de la Rhénanie par l’Allemagne. Ils comptaient sur une action militaire de la Société des Nations, qui publia plusieurs résolutions, mais rassembla peu de troupes.

De même, le postulat moral élevé était censé être aujourd’hui de référer les problèmes irakiens et iraniens aux Nations Unies. Mais étant donné les scandales provoqués par le programme « pétrole contre nourriture » et les violations constantes des résolutions de l’ONU par Saddam Hussein, il est peu probable que les théocrates iraniens craignent beaucoup que le Conseil de Sécurité ne contrecarre son programme d’enrichissement d’uranium.

Alors que le fascisme se répandait, la France renforçait ses défenses sur la frontière allemande avec la Ligne Maginot, les étudiants d’Oxford votait le refus « de se battre pour le Roi et le pays quelles que soient les circonstances », et les journaux britanniques décriaient le Traité de Versailles pour avoir puni l’Allemagne de façon excessive. Tout cela s’est déroulé bien avant le slogan « pas de sang pour le pétrole » et les excuses présentées en Arabie Saoudite à ses hôtes wahhabites par Al Gore pour les mauvais traitements supposés subis par les Arabes américains.

Cependant le déjà vu ne nous concerne pas à nous seulement, mais aussi nos ennemis. Comme l’exaltation romanesque d’un ancien Volk faite par les Nazi, les islamistes sont à l’écoute d’une pureté mythique, débarrassée de la décadence véhiculée par le libéralisme occidental. De même, ils se nourrissent du sentiment de victimisation – par l’implication non seulement des défaites récentes, mais des rancunes vieilles de plusieurs siècles depuis la montée de l’Occident. Leur version du « coup de poignard dans le dos » qu’à été le Traité de Versailles est toujours la création d’Israël.

De même que Hitler avait mis au point des incidents comme l’incendie du Reichstag pour générer la furie populaire, les dirigeants islamistes incitent leurs partisans à l’agitation sur le jet supposé dans les toilettes d’un Coran à Guantanamo et les caricatures incendiaires, dont certaines n’ont jamais été publiées par les journaux danois.

Bien sûr, l’antisémitisme est la mère nourricière du fascisme. Selon eux, il s’agit toujours d’un petit groupe de juifs – que ce soient les conseillers du Cabinet fantôme et les banquiers internationaux des années 1930, ou les néo-conservateurs manipulateurs et les dirigeants israéliens d’aujourd’hui – qui déclenche seul les troubles.

L’objectif de cette comparaison n’est pas simplement de suggérer que l’histoire se répète, mais d’apprendre pourquoi des personnes intelligentes se trompent en épousant des politiques naïves. Après que les Talibans et Saddam aient été chassés, la réponse enragée des islamistes radicaux du monde a été de censurer les journaux occidentaux, en même temps que l’Iran accélérait ses efforts pour se doter de la bombe.

En réponse, soit l’Occident continuera de s’opposer à ces menaces d’après le 11 septembre 2001, ou bien il verra les exigences des despotes s’accroître à cause de l’amoindrissement de sa propre résistance. Comme pour la politique d’apaisement des années 1930, opter pour le choix de la facilité garantira uniquement la nécessité d’un choix ultérieur plus coûteux.

*********
Victor Davis Hanson est un éditorialiste membre d’un syndicat national. C’est un classique, et occupe la chaire d’historien à l’Institut Hoover de l’Université d’Oxford. Il a récemment écrit « Une guerre semblable à aucune autre : Comment les Athéniens et les Spartes se sont combattus dans la Guerre du Péloponèse »

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