De Meg Clothier
Reuters, Moscou Les négociateurs russes et iraniens ont fait une nouvelle tentative hier à Moscou pour trouver un compromis qui sortirait lOccident et Téhéran de limpasse au sujet du programme nucléaire de ce dernier.
Les responsables iraniens, dirigés par le négociateur nucléaire en chef Ali Larijani, devaient rencontrer la délégation russe pour une nouvelle série de négociations au sujet de la proposition de Moscou de mener lenrichissement duranium pour le compte de la République Islamique sur le sol russe.
La présence de Larijani, accompagnée de celle du chef du Conseil de sécurité russe, Igor Ivanov, a donné une autre dimension aux pourparlers et suscité lespoir que lIran prenne la proposition russe au sérieux, chose que lOccident remet parfois en doute.
« Nous sommes optimistes quant à un accord avec nos partenaires iraniens nous pensons que nous pouvons aboutir à un marché selon lequel une entreprise commune sur le sol de la Fédération russe aurait la capacité de répondre entièrement aux besoins de lIran », a déclaré le président russe Vladimir Poutine lors dune conférence de presse pendant sa visite en Hongrie.
Moscou considère lentreprise commune denrichissement comme un moyen déviter la confrontation, mais les diplomates en Europe et aux États-Unis doutent que cette offre contentera lIran, quils suspectent de chercher secrètement à obtenir des armes nucléaires.
Bien que Téhéran affirme quil a conclu un accord « de base » avec la Russie sur ce projet, lIran refuse jusquà maintenant dabandonner ce quil considère comme son droit à lenrichissement duranium sur son propre sol.
Le ministre des Affaires Étrangères iranien Manouchehr Mottaki a déclaré que Téhéran avait le droit de mettre en uvre son programme denrichissement duranium pour une production commerciale à grande échelle pour ses centrales électriques, mais a ajouté que le pays était prêt à accepter un compromis.
« Nous sommes dans une position de coopération et daboutissement à un compromis avec toutes les parties Nous sommes flexibles », a-t-il dit mercredi à Tokyo.
DE GROS EFFORTS
LIran a affirmé que le monde devait reconnaître quil devrait avoir finalement le droit de mener lenrichissement dans le pays et en même temps mener des recherches sur le combustible nucléaire.
Mottaki a annoncé que toute entreprise commune avec la Russie pour enrichir de luranium devait « être aussi courte que possible ».
Téhéran a dit à plusieurs reprises quil ne voulait enrichir luranium quà un degré bas requis pour générer de lélectricité, et non à un degré plus élevé nécessaire pour la fabrication de bombes.
« Il semble quils combinent discussions techniques dexperts et efforts diplomatiques de haut niveau. Ils font tout leur possible des deux côtés et cest bon signe », a affirmé Rose Gottemoeller, directeur du Carnegie Centre de Moscou et expert en non-prolifération.
Il reste moins dune semaine avant la réunion du 6 mars de lAgence Internationale de l’Énergie Atomique, dont le conseil devra discuter du dernier rapport sur le programme nucléaire de lIran.
Le rapport du conseil de surveillance, qui affirme quil ne peut toujours pas confirmer quil nexiste aucune activité atomique secrète en Iran, sera ensuite transmis au Conseil de Sécurité des Nations Unies.
Le conseil peut imposer des sanctions mais la Russie, membre permanent ayant pouvoir de veto, assure que cela napportera rien.
La Russie bénéficie depuis longtemps de liens diplomatiques et commerciaux forts avec la République Islamique et est en train de construire une centrale nucléaire dans la ville portuaire de Bushehr.
(Reportage additionnel de Richard Balmforth et George Nishiyama à Tokyo)